Arjowiggins – Sarthe : après la liquidation judiciaire03/04/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/04/P11_Manif_Arjowiggins_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C2%2C385%2C218_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arjowiggins – Sarthe : après la liquidation judiciaire

Depuis des mois, à Bessé-sur-Braye comme à Saint-Mars-la-Brière, dans la Sarthe, les pouvoirs publics, députés, présidente de Région, et dirigeants des usines, ont lanterné les travailleurs d’Arjowiggins en leur faisant miroiter un éventuel repreneur. Pour cela ils ont pu bénéficier de la complicité des syndicats, qui ont chanté aux travailleurs le refrain « Il ne faut pas faire de vagues pour ne pas effrayer les repreneurs. »

Illustration - après la liquidation judiciaire

Lorsque le groupe Lessebo s’est présenté comme candidat à la reprise, l’État et les collectivités locales étaient même prêts à abonder le financement à hauteur de 32 millions d’euros pour l’aider. Mais lorsque le tribunal de commerce a demandé au groupe d’apporter 33 millions d’euros de son côté, il a retiré sa proposition de reprise.

Le résultat est tombé vendredi 29 mars : la liquidation judiciaire a été décidée, avec près de 800 travailleurs qui se retrouvent sur le carreau, sans compter les sous-traitants.

Quant au groupe Sequana, qui est à l’origine de cette situation parce qu’il veut se débarrasser de la production de papier qu’il ne juge plus assez rentable – un groupe dont l’État est actionnaire à hauteur de 15 % – il n’aura eu aucun compte à rendre.

Depuis, le préfet et la présidente de Région ont réuni une cellule de crise pour aider les travailleurs d’Arjo à retrouver un travail. « À situation exceptionnelle, nous proposons aujourd’hui des mesures exceptionnelles » a affirmé sans honte la présidente de Région, avant d’annoncer que celle-ci et l’État allaient débloquer… 2,5 millions d’euros pour la formation et 900 000 euros « d’aides à la mobilité ».

De la formation… Voilà qui va faire une belle jambe aux travailleurs du sud Sarthe déjà bien sinistré ! Mais surtout, ces 2,5 millions sonnent comme une insulte pour les travailleurs alors que, il y a une semaine encore, l’État était prêt à offrir 32 millions à un patron qui aurait repris les usines.

2,5 millions pour les travailleurs, 32 pour les patrons, de quoi voir rouge !

Lundi 1er avril, un petit groupe d’ouvriers de la papeterie de Bessé-sur-Braye s’est retrouvé sur le parking en face de l’usine. Ils ont commencé à enflammer palettes et rouleaux de papier pour témoigner de leur rage. Le sentiment qui se développe chez quelques ouvriers est qu’on les a lanternés avant de chercher à se débarrasser d’eux. Mais les travailleurs d’Arjowiggins n’ont peut-être pas fini de faire parler d’eux.

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