SNCF – Strasbourg : échec aux notations patronales27/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/2643.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF – Strasbourg : échec aux notations patronales

C’est le printemps et, aux chemins de fer, c’est comme chaque année la saison des notations. Le moment où la direction s’autorise à choisir parmi les cheminots ceux à qui elle va donner un peu de sous, au titre de l’évolution de carrière, et ceux, le plus grand nombre, à qui elle ne donnera rien.

Au quai 3 de la gare de Strasbourg (départ des trains, essais des freins, vidage des rames etc.) et en gare basse, les années se suivent et se ressemblent pour la trentaine de cheminots : pas un seul retenu au tableau d’avancement.

Dans un contexte menaçant de restructurations qui continuent de dégrader les conditions de travail et les salaires, l’équipe entière a décidé qu’il fallait réagir et poser une revendication commune à tous, afin que tous bénéficient d’une amélioration de la solde.

Face au mécontentement et au dépôt d’une demande de concertation immédiate (DCI), la direction faisait savoir qu’il fallait attendre… Mais attendre quoi, quand on reste au bas de l’échelle après 15, 20 voire 38 ans d’ancienneté et qu’un contractuel peut toucher 1 180 euros en service décalé, heures de nuit comprises !

Lors d’une seconde DCI, cette fois-ci, l’équipe désignait huit de ses membres pour accompagner les organisations syndicales à l’entretien. Chacun a pu alors dire au directeur ce qu’il pensait. Celui-ci persistant dans son refus d’accorder quoi que ce soit, toute l’équipe décidait de se déclarer gréviste pour le mardi 19 mars, avec les conséquences prévisibles pour le plan de transport de la gare. Vingt-huit déclarations individuelles d’intention (DII), des déclarations de grève, étaient posées.

Cette annonce abrégeait le repas dominical du directeur et de son responsable d’unité, qui ont proposé une gratification exceptionnelle de 50 euros, une majoration de 20 % de la prime de travail sur les six mois à venir (10 % pour les chefs de service pendant trois mois) et des engagements sur quelques qualifications à venir. Ces propositions étaient conditionnées à la levée de la grève.

L’équipe a discuté et décidé que ce recul de la direction, aussi limité soit-il, était bon à prendre. Il faudra s’assurer que les engagements seront tenus, mais il reste que l’action collective a fait reculer la direction.

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