Plan Santé : les mauvais coups de la ministre20/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/2642.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan Santé : les mauvais coups de la ministre

Lundi 18 mars, le projet de loi Ma santé 2022 a été présenté à l’Assemblée par Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, pour être promulgué cet été. Selon la ministre, ce plan est un levier pour garantir un meilleur accès aux soins.

Elle est bien la seule à oser encore parler de mieux, car les professionnels comme la population sont unanimes à dénoncer la dégradation du système de santé. C’était d’ailleurs une des choses dénoncées par les gilets jaunes dès le début de leur mouvement.

Buzyn annonce pour cette année une rallonge de 300 millions d’euros pour les hôpitaux mais, derrière ce geste d’ailleurs bien dérisoire, la ministre ne fera pas oublier que son plan est un plan d’austérité de plus qui vise à continuer à fermer hôpitaux et maternités. Un rapport récent de la Cour des comptes indique que près des deux tiers des maternités ont disparu en 44 ans dans le pays, qui n’en compte plus que 498.

Pour Buzyn, ces fermetures sont justifiées car ces maternités seraient dangereuses, comme certains hôpitaux de petite taille. Pour remédier à ce prétendu danger, elle annonce la création d’hôpitaux de proximité qui n’ont plus d’hôpitaux que le nom, car leurs moyens médicaux sont réduits, sans maternité, ni chirurgie, ni urgences. Les malades devront faire des kilomètres pour trouver ces services dans des hôpitaux dits spécialisés, et encore plus pour bénéficier des structures disposant d’un plateau technique de pointe. On a vu malheureusement les conséquences dangereuses de cette politique avec le drame de cette jeune femme à Die, qui a perdu son bébé pour être arrivée trop tard à la maternité.

Buzyn se fait fort aussi de lutter contre les déserts médicaux avec la suppression du numerus clausus appliqué aux médecins en fin de première année d’études. Mais la sélection sera maintenue sous une autre forme et le chiffre de 20 % de médecins formés de plus, avancé par la presse, n’est pas dans la loi. Enfin Buzyn annonce d’ores et déjà que, pour toute une série de mesures, le gouvernement utilisera les ordonnances, et là le diable pourrait être dans les détails.

Dans le plan Buzyn comme dans tous ceux des gouvernements précédents, les belles déclarations ne pourront pas cacher une politique d’austérité et de baisse des moyens.

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