Leur société

« Chelles en colère » : contre les fermetures de classes et la loi Blanquer

Plus de 300 personnes, élèves, parents et enseignants ont manifesté dimanche 17 mars dans les rues de Chelles, en Seine-et-Marne, contre les suppressions de classes qu’entraînera l’application de la loi Blanquer.

Le cortège était bon enfant, avec ses pancartes, ses animations et ses chansons satiriques, pourtant la colère était partagée par tous les participants. « Chelles en colère » est d’ailleurs le nom que parents et enseignants ont donné à leur collectif créé le 13 février et qui, depuis, organise les actions et les manifestations.

Les raisons de protester ne manquent pas : dans le primaire, dix fermetures de classes sont déjà annoncées, pour seulement quatre créations. Les collèges voient leur dotation horaire globale diminuer, ce qui se traduit par une baisse du nombre d’enseignants et des suppressions de classes alors que les effectifs, eux, augmentent. En lycée, les classes débordent déjà et la réforme du bac va détruire plusieurs filières. Enfin, l’article 1 de la loi Blanquer visant à étendre à tous les enseignants le devoir de réserve qui s’applique aux cadres de l’administration attise le mécontentement.

Une journée de grève très suivie avait déjà eu lieu le 19 février dans les établissements scolaires de ville, avec 220 grévistes sur 275 dans le premier degré, 50 % de grévistes au collège Weczerka, 82 % au collège Corot et 89 % au collège de l’Europe. Face à la mobilisation dans ces trois collèges, l’Éducation nationale a multiplié les pressions. Le 14 mars, une réunion d’information organisée par les associations de parents d’élèves a été interdite par l’administration, de même que la diffusion d’un mot d’information émanant des représentants élus. Certains enseignants ont aussi eu la désagréable surprise de recevoir un courriel de leur inspecteur indiquant qu’ils sont tenus à une stricte neutralité sur les réseaux sociaux et à une « juste mesure, y compris hors de leur cadre professionnel ».

Loin de décourager les parents et les enseignants, ces manœuvres ne font au contraire que renforcer leur détermination, et ils appelaient à une journée école morte pour vendredi 22 mars.

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