Afrique de l’Est : Macron en campagne commerciale20/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/2642.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afrique de l’Est : Macron en campagne commerciale

Une pléiade de grands patrons français entourait Emmanuel Macron pour son voyage en Afrique de l’Est du 11 au 14 mars. En Éthiopie comme au Kenya, ils se pressaient pour se faire introduire dans des pays dont les dirigeants n’ont pas jusqu’à présent les mêmes liens d’allégeance envers Paris que ceux de ses anciennes colonies, et sont moins enclins à privilégier les entreprises françaises.

En Éthiopie, Macron a signé un accord de défense, dont il a précisé qu’il « ouvrait la voie à un accompagnement spécifique de la France sur la mise en place d’une composante navale éthiopienne ». Autant de ventes d’armes en perspective, puisque tout est à faire. L’Éthiopie, pays sans débouché maritime, ne pouvait disposer d’aucune marine jusqu’à l’an dernier, avant que l’accord de paix signé avec l’Érythrée ne l’autorise à utiliser les ports de ce pays. Les PDG d’Orange ou de Canal + étaient quant à eux à l’affût d’une place à prendre à l’occasion de la privatisation massive des entreprises éthiopiennes annoncée par le nouveau Premier ministre Abiy Ahmed.

Au Kenya, Vinci a signé un contrat de 1,6 milliard d’euros pour construire et exploiter pendant 30 ans une autoroute par laquelle devraient passer les transports de marchandises venant du port kenyan de Mombasa vers les pays voisins. Le même trust a décroché la construction d’un important barrage hydroélectrique. Voltalia, une société appartenant à la famille Mulliez, a obtenu la construction d’une centrale photovoltaïque et Airbus la vente de plusieurs hélicoptères ainsi qu’un contrat de surveillance côtière.

La visite avait auparavant commencé à Djibouti, ancienne colonie où la France conserve sa plus importante base militaire en Afrique, aux côtés de bases américaine, italienne, chinoise, japonaise, une profusion d’uniformes à l’image de ce que sont les rivalités commerciales dans le secteur.

Macron affirme vouloir concurrencer en Afrique de l’Est les entreprises chinoises qui y sont implantées. Mais, qu’elles soient chinoises, françaises ou autres, il s’agit pour toutes ces sociétés de tirer parti de salaires qui sont parmi les plus bas du monde, de terres bradées par les gouvernements et de régimes corrompus. En la matière, les patrons français peuvent être compétitifs.

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