Archipel des Chagos : l’impérialisme en accusation06/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/LO2640.jpg.445x577_q85_box-0%2C26%2C656%2C876_crop_detail.jpg

Dans le monde

Archipel des Chagos : l’impérialisme en accusation

La Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye vient de condamner l’occupation par le Royaume-Uni de l’archipel des Chagos, dans l’Océan indien, appelant à ce que ces îles soient restituées à l’île Maurice. Le jugement a été approuvé à 13 voix contre une, celle d’un juge américain…

Pour garder la main sur les îles Chagos, l’État britannique les avait séparées en 1965 de l’île Maurice, alors que celle-ci s’acheminait vers son indépendance, obtenue en 1968. Puis entre 1968 et 1973, les 2 000 Chagossiens, des descendants d’esclaves amenés là pour extraire le coprah des cocotiers, ont été expulsés et déportés vers les Seychelles et vers l’île Maurice, où ils ont vécu depuis, souvent dans la misère. Il fallait faire place nette pour installer aux Chagos la base de Diego Garcia.

Le Royaume-Uni a en effet concédé cette île de l’archipel à l’armée américaine, qui y a construit sa plus grande base militaire au monde en dehors des États-Unis. Diego Garcia a servi de base arrière pour envahir l’Irak et l’Afghanistan en 1990, 2001 et 2003. Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont multiplié les manœuvres pour s’opposer à la décolonisation de l’archipel et à tout droit au retour des Chagossiens.

Les impérialismes britannique et américain vont-ils finalement autoriser le retour des exilés chagossiens ? Rien n’est moins sûr : la décision de la CIJ n’a pas de valeur contraignante, et pour l’impérialisme les droits des peuples passent après ses intérêts.

Les crimes du colonialisme ne relèvent pas seulement du passé : ils se poursuivent de nos jours, comme en témoigne cette histoire sinistre.

Partager