Dans les entreprises

PSA Peugeot Citroën : bénéfices record et salaires bloqués

La direction de PSA a annoncé mardi 26 février un bénéfice de 3,3 milliards d’euros, en augmentation de 40 % par rapport à celui déjà record de l’an dernier de 40 %. Carlos Tavares, le PDG du groupe en a profité pour prétendre qu’il en faisait profiter tous les salariés en annonçant une prime « d’intéressement et de performance » d’un montant de 3 810 euros.

bénéfices record et salaires bloqués

En fait, l’annonce de cette prime relève de la manipulation. D’abord, Tavares additionne la prime d’intéressement et la prime « Gilet jaune », d’un montant de 600 euros pour les travailleurs gagnant moins de 35 900 euros bruts annuels. Cela ne fait déjà plus que 3 210 euros qui sont en réalité brut, donc auxquels il faut soustraire 9 % de CSG/CRDS. On tombe alors à 2 900 euros pour 100 % de présence car le moindre arrêt maladie vient les amputer. On est bien loin du chiffre annoncé en grande pompe par Carlos Tavares sur une radio de grande écoute.

Ce bel effet d’annonce n’a pas convaincu les travailleurs. D’ailleurs plusieurs centaines de travailleurs des usines de Valenciennes, Hordain, Charleville et Metz Borny ont tenu à débrayer plusieurs heures à l’appel de la CGT et de FO pour réclamer de véritables augmentations de salaire. Cela fait bien longtemps que l’on n’avait pas vu des débrayages sur les salaires et c’est positif pour l’avenir.

Car le bénéfice record de 2018 n’a pas empêché la direction de proposer une augmentation générale de 1,7 % avec un minimum de 30 euros net par mois. À peine un euro par jour alors que les actionnaires vont se goinfrer à hauteur de 700 millions d’euros !

Et c’est sans compter les 8 600 intérimaires du groupe qui sont exclus de la prime d’intéressement et qui ne vont même pas tous toucher les 30 euros nets d’augmentation générale alors que sans eux, aucune voiture ne sortirait des chaînes de production.

Alors prime ou pas prime, cela ne fait pas le compte pour les salaires, d’autant que la direction vient d’annoncer la fermeture des usines de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis et d’Hérimoncourt, près de Sochaux, ainsi que la poursuite de sa politique de réduction d’effectifs par ce qu’elle appelle des « départs volontaires » et des départs en préretraite non remplacés. Elle souhaite atteindre les 1 900 suppressions d’emplois pour cette année.

Les bénéfices de PSA sont obtenus en imposant une exploitation plus intense déjà difficilement supportable, mais aggravée encore d’heures supplémentaires à répétition, de samedis et de dimanches travaillés tout au long de l’année, et en réduisant le nombre des salariés. L’intérêt de tous les travailleurs est de prendre le contre-pied de tout ce qu’impose le patron.

De véritables augmentations de salaire, ainsi que le maintien de tous les postes et l’embauche des intérimaires, en partageant le travail entre tous, sont des nécessités vitales pour tous. Les bénéfices passés et présents de PSA peuvent largement les assurer.

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