Santé publique : l’alcool tue toujours20/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2638.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Santé publique : l’alcool tue toujours

Santé publique France a annoncé que la consommation d’alcool est responsable d’environ 41 000 décès par an dans le pays. Même si ce chiffre est en baisse (environ 8 000 de moins qu’il y a dix ans), l’alcool reste la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac, avec 7 % du nombre total des décès chez les plus de 15 ans.

Les décès sont beaucoup plus nombreux chez les hommes (30 000) que chez les femmes (11 000). Le constat des méfaits de l’alcool sur la santé a été fait de longue date, et des campagnes de sensibilisation et des lois, dont la loi Évin en 1991 intitulée loi pour la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, ont contribué à lutter contre ces deux fléaux.

Mais qui dit alcool dit aussi lobbies vinicoles. À peine votée, la loi Évin a été régulièrement amendée sous l’influence de tous ceux qui vivent, et très largement, de la production et du commerce du vin. Alors que la loi Évin a encadré sans pourtant l’interdire la publicité pour l’alcool, les lobbies ont fait campagne pour supprimer cette limitation. Ainsi en 2009, la publicité pour l’alcool a été autorisée sur Internet. En 2016, un nouvel assouplissement a considéré que parler des régions de production, des cépages ou même du patrimoine culturel que représente le vin n’est pas de la publicité…

En 2018, Macron a réaffirmé son refus de tout durcissement de la loi Évin. En bon élève, son nouveau ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a déclaré en début d’année sans rire : « Le vin n’est pas un alcool comme les autres » car on n’a jamais vu « un jeune qui sort de boîte de nuit et qui est saoul parce qu’il a bu du côtes-du-rhône » ! Avec un ministre qui mérite plutôt le titre de marchand de vin, les lobbies peuvent trinquer !

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