Papeteries Arjowiggins : non à la fermeture13/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2637.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Papeteries Arjowiggins : non à la fermeture

Les 240 travailleurs de l’usine de Jouy-sur-Morin, en Seine-et-Marne, qui fabriquent du papier sécurisé pour les cartes grises, les billets de banque, chèques et passeports, ont arrêté le travail et occupent le site.

Le 30 janvier, l’usine a été mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre. Il y a quelques mois, l’ancien propriétaire avait vendu le site à un fonds d’investissement suisse qui, depuis, a mis la clef sous la porte après avoir vidé les caisses. L’État avait versé 250 millions d’euros à l’ancien propriétaire pour la reconversion du site

Le 7 février, ce sont les gendarmes qui sont venus annoncer aux travailleurs la décision de la liquidation de l’usine. Plus tard, le directeur est venu faire un discours : « La liquidation est là mais il faut garder espoir et continuer à travailler 15 jours. » Il est reparti et l’encadrement s’est envolé.

Les travailleurs ont décidé aussitôt d’arrêter le travail, de sécuriser et d’occuper le site jour et nuit. Ils disent que le papier en stock est leur monnaie d’échange « pour un plan social conséquent pour partir dignement et dans de bonnes conditions financières ». Ils brûlent tous les matins une bobine de papier pour faire pression sur le gouvernement, car en ce moment il y a déjà des problèmes administratifs pour avoir une carte grise. Cette usine étant la seule en France à produire ce type de papier, il risque vite d’y avoir pénurie.

Tous les jours, plusieurs assemblées se tiennent pour s’organiser et régler les problèmes. Les travailleurs ont reçu leur salaire du mois de décembre, mais la part que le patron versait pour leur mutuelle n’a pas été versée. Ils ne sont plus couverts et doivent faire les démarches eux-mêmes.

Devant les grilles de l’usine, le ton est donné par des panneaux disant notamment : « 240 salariés à la porte, l’État complice ». Sur le site, le climat est à la détermination, à l’entraide et à la convivialité.

Les travailleurs ont fait un repas avec des gilets jaunes venus les soutenir. Pour la suite, ils envisagent de s’adresser au gouvernement, en allant en manifestation à Bercy. En colère, ils constatent que l’on ferme une usine très spécialisée qui a des commandes venant du monde entier, et qu’on les met sur le carreau, simplement pour des questions de spéculation.

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