Papeteries Arjowiggins : halte aux licenciements !06/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2636.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Papeteries Arjowiggins : halte aux licenciements !

La délivrance de cartes grises, déjà bien ralentie pour des raisons propres à l’administration, ainsi que celle des passeports, pourraient bien devoir s’arrêter. Et cela, du fait de la rapacité du patronat.

En effet, les salariés d’Arjowiggins, seule entreprise à fabriquer en France du papier sécurisé (indispensable pour les cartes grises, les chèques, les passeports, les billets de banque), occupent leur usine de Jouy-sur-Morin, en Seine-et-Marne. Le tribunal de Nanterre ayant prononcé la liquidation judiciaire de la société, dont les quatre sites risquent de fermer en jetant à la rue 900 travailleurs, ceux de Jouy ont répliqué en commençant à brûler les stocks de l’usine. En faisant, jour après jour, partir en fumée de nouvelles bobines de papier sécurisé, ils entendent faire pression sur les autorités en les menaçant de pénurie de support pour des documents officiels. Ils veulent aussi dénoncer de cette façon les conditions indécentes de leur licenciement et un scandale financier dans la reprise-bradage du site.

Pour la reconversion de ce site, l’État aurait versé 250 millions d’euros à l’ancien propriétaire, Sequana, qui le revendit en avril 2018 à un fonds d’investissement suisse, lequel a mis la clé sous la porte après avoir vidé les caisses de l’entreprise.

Deux repreneurs potentiels se sont fait connaître, selon le ministre de l’Économie. Aucun ne s’engage à reprendre l’ensemble des travailleurs, loin de là. Un rassemblement s’est tenu le 5 février à Jouy-sur-Morin et des manifestations ont eu lieu près des autres sites, dans la Sarthe.

Pomper de l’argent public, user de l’outil de travail de milliers de salariés comme de vulgaires jetons que des patrons spéculateurs se disputent à une table de casino, envoyer au rebut une entreprise, après l’avoir vidée de ses actifs, en jetant sur le carreau ceux dont c’était l’unique gagne-pain, et cela quitte à saborder des productions indispensables : la seule logique dans tout cela, c’est celle du profit des actionnaires !

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