Certicall-Free : accidents du travail en série06/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2636.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Certicall-Free : accidents du travail en série

À Marseille, l’entreprise Certicall, une plateforme téléphonique filiale d’Iliad, la maison-mère de Free, emploie 580 salariés. Durant plus de deux ans, plusieurs d’entre eux ont été victimes de chocs acoustiques qui causent des pertes d’audition ou des troubles auditifs.

Récemment, l’inspection du travail a été alertée et elle a prévu de saisir le procureur car, selon elle, même le minimum n’a pas été fait par la direction pour protéger les salariés. Elle lui reproche en particulier « le fait de ne pas avoir mis à disposition de l’ensemble des salariés concernés des protecteurs auditifs performants ».

Ces chocs acoustiques sont causés par des bruits stridents qui surviennent inopinément dans le casque alors que les téléconseillers sont en appel avec des abonnés Free. Ces chocs provoquent des pertes d’audition parfois irrémédiables, des migraines intenses, des acouphènes (sifflements ou bourdonnements permanents) ou de l’hyperacousie (hypersensibilité au bruit) qui invalident les travailleurs dans leur vie quotidienne et au travail. Certains employés, parfois très jeunes, ont ensuite été déclarés inaptes au travail en plateforme téléphonique et, sans reclassement, ils finissent par être licenciés. Pour ceux qui peuvent reprendre le travail, restent les séquelles et la crainte de subir à nouveau un choc.

La direction a minimisé le problème depuis des années, cherchant à se dédouaner en accusant le bruit ambiant et les interférences avec les téléphones portables personnels, au lieu de faire le nécessaire pour stopper ces accidents. Les free-helpers, comme elle nomme les téléconseillers, en ont assez de se dire qu’ils risquent la surdité en venant travailler.

Pendant ce temps, les bénéfices d’Iliad sont en hausse et son actionnaire, Xavier Niel, est à la tête d’une fortune personnelle de près de quatre milliards d’euros. Il préfère mettre en avant la dernière version de la Freebox que consacrer un peu d’argent à empêcher que les travailleurs de ses entreprises deviennent sourds.

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