Nos lecteurs écrivent : Handicapés exploités30/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2635.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent : Handicapés exploités


Je suis un jeune travailleur handicapé suivi par Cap emploi, le Pôle emploi version handicapés. Après des mois de recherche d’emploi, j’ai suivi une formation de sept semaines réservées aux personnes dont le handicap est reconnu par la MDPH. (…)

Ma conseillère Cap emploi me positionne sur un contrat de professionnalisation d’hôte de caisse service client, en un mot de caissier.

Ce contrat de 28 heures payé au smic doit durer six mois, dont 7 heures par semaine de formation dispensée par l’employeur. Je dois effectuer une semaine de stage sans salaire, c’est-à-dire être formé à mes frais pour voir si je fais l’affaire. (…)

Très vite, avec un polo aux couleurs de l’enseigne, nous faisons le tour du supermarché. Les semaines suivantes, d’autres feront cette même semaine de stage dans le but de décrocher le contrat de six mois.

Le troisième jour, nous sommes seuls en caisse et les caissières voisines nous aident en nous disant : « Nous aussi nous sommes passées par là. » Leur aide est précieuse. (…)

Le stage se termine samedi à 20 h 30 : aucun responsable pour me dire si cette semaine s’est bien passée. Pour le supermarché, je ne me fais pas de souci car, malgré mon manque d’expérience, j’ai encaissé plusieurs dizaines de milliers d’euros. (…)

Trois jours plus tard, Cap emploi m’informe par mail que je ne suis pas pris. Aucun appel de quelque responsable, pas de motif, rien. J’ai fait 35 heures de travail, alors que j’ai des restrictions d’horaire. La santé du supermarché passe avant celle des caissiers, même handicapés.

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