Européennes : la liste gilets jaunes et les intérêts des travailleurs30/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2635.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Européennes : la liste gilets jaunes et les intérêts des travailleurs

Le 23 janvier, Ingrid Levavasseur, aide-soignante de 31 ans, a annoncé la constitution d’une liste de gilets jaunes aux élections européennes de mai prochain, baptisée RIC, Ralliement d’initiative citoyenne.

Animatrice du mouvement dans le département de l’Eure, elle est à l’image de beaucoup de femmes et d’hommes de ce mouvement.

Aide-soignante en soins palliatifs pendant trois ans, à domicile puis en clinique privée, payée 1 250 euros net par mois, elle déclarait lors d’un débat : « Je suis une femme seule, avec des enfants : la désertification, je la connais, l’humain, je le connais, la souffrance, je la connais. » Elle fait partie des nombreuses figures qui, en décrivant en termes simples, avec dignité, les difficultés de la vie quotidienne de ceux sur qui repose la société, ont rendu indécents les discours et leçons de morale méprisantes de Macron et de sa cour de journalistes.

Quelles que soient par ailleurs les limites d’une telle liste, que des hommes et des femmes prennent la parole et cherchent à se faire entendre, y compris sur le terrain électoral, est légitime.

Mais la question est bien celle du programme à défendre et à imposer pour enrayer la baisse catastrophique des conditions de vie des classes populaires.

De ce point de vue, il est probable que le programme de la liste des gilets jaunes ne dépasse pas les limites politiques et sociales actuelles du mouvement lui-même.

Le nom de la liste, Ralliement d’initiative citoyenne, reflète bien cette idée que pour résoudre les problèmes de l’heure, il suffirait de faire émerger et adopter des bonnes propositions par le plus grand nombre.

Mais il s’agit d’une illusion. Derrière la dégradation continue des conditions d’existence des travailleurs, il n’y a pas un déficit de propositions mais le talon de fer d’une classe sociale, cette grande bourgeoisie qui possède les plus grandes entreprises, les banques et la plupart des médias, et qui peut ainsi accaparer la plus grande partie des richesses. En France, huit milliardaires possèdent autant qu’un tiers de la population, ceux qui ont des fins de mois impossibles, qui doivent choisir entre le chauffage et la nourriture.

Aucun des problèmes, même les plus élémentaires, comme se soigner ou se loger, ne pourra être résolu sans renverser le pouvoir de cette minorité de privilégiés. Il est vital que les travailleurs défendent leurs intérêts, formulent leurs revendications et contestent la dictature du grand capital. C’est ce programme et cette perspective que la liste Lutte ouvrière défendra aux élections européennes.

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