Classes à 12 : ce serait bien partout30/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2635.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Classes à 12 : ce serait bien partout

Le ministère de l’Éducation nationale a rendu public le 23 janvier un premier bilan des classes dédoublées et limitées à douze élèves. Il confirme que les enfants y réussissent mieux, ce que les enseignants savaient depuis longtemps.

Cette mesure a concerné, en 2017, 2 200 classes de CP des quartiers très défavorisés (dites REP+). Elle a été étendue lors de la dernière rentrée scolaire aux classes de CE1 correspondantes, ainsi qu’aux classes de CP de quartiers un peu moins défavorisés (dites REP). À la prochaine rentrée scolaire, elle devrait bénéficier au total à 300 000 élèves.

Les statistiques du ministère montrent que la proportion d’élèves en très grande difficulté a diminué, en français comme en mathématiques. Les enseignants disent également que les autres élèves ont pu eux aussi mieux profiter de l’enseignement qui leur était donné. La logique la plus élémentaire voudrait donc que l’on généralise cette mesure dans toutes les écoles et à tous les niveaux. Mais le ministère ne raisonne pas ainsi et, dès le CE2, ces mêmes élèves vont se retrouver dans des classes à effectifs surchargés dont ils n’avaient pas l’habitude, à charge pour les enseignants de gérer la situation.

Comme le ministère ne voulait pas dépenser un sou de plus, les dédoublements de classe dont une partie des élèves du primaire ont bénéficié se sont faits en redéployant des moyens qui manquent cruellement ailleurs. Dans le primaire, ce sont les effectifs de remplaçants qui ont été amputés ainsi que le dispositif « plus de maîtres que de classes » qui permettait aux écoles d’avoir un peu de souplesse pour pallier les difficultés. De nombreuses classes ont été fermées dans les écoles rurales, et même à Paris. D’autre part, la priorité donnée au primaire a servi d’alibi pour supprimer des postes dans les collèges et les lycées où ils étaient indispensables.

Déshabiller le petit Pierre pour habiller le petit Paul, c’est tout ce dont est capable le ministre de l’Éducation nationale.

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