Carrefour Milénis Guadeloupe : les grévistes tiennent bon !30/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2635.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour Milénis Guadeloupe : les grévistes tiennent bon !

Les travailleurs de l’hypermarché Carrefour Milénis, en Guadeloupe, sont en grève depuis le 22 novembre 2018 et le magasin est resté fermé. À Promocash, un autre magasin du groupe Despointes, la fermeture est partielle : du fait du nombre de grévistes, la direction ne peut ouvrir que le matin.

Les Despointes, action­naires principaux du groupe, sont ceux-là mêmes qui ont fait condamner deux salariés du magasin et leur syndicat CGTG à payer 63 000 euros pour avoir écrit dans un tract que ces békés ont bâti leur fortune sur l’exploitation et l’esclavage salarial.

Aujourd’hui, ils veulent baisser les salaires en supprimant certaines primes, ce qui reviendrait à une perte de 1 600 à 2 000 euros par an. Une réunion de négociation avait débuté le jeudi 24 janvier. Mais, dès le lendemain, l’entêtement de la direction a contraint la délégation des grévistes à sortir. Elle refuse l’application de l’accord Bino tel qu’il avait été conclu le 26 février 2009 et signé par la direction de Carrefour le 11 avril.

Jacques Bino est un militant de la CGTG qui avait été assassiné le 24 février 2009, en pleine grève générale. Son nom a été donné à l’accord interprofessionnel qui, en conclusion de cette grève, prévoyait une rémunération supplémentaire de 200 euros pour les salaires jusqu’à 1,4 smic. Après la fin de la grève générale, les travailleurs de Milénis avaient fait seize jours de grève supplémentaires pour que l’application de l’accord Bino soit incluse dans un accord d’entreprise. Pourtant, ceux qui ont été embauchés après 2014 en sont exclus. Les grévistes exigent la prise en charge par l’employeur de l’intégralité des 200 euros net dans le salaire.

Après l’échec des dernières négociations, la direction a déclaré qu’elle revenait à zéro, contestant les deux points sur lesquels un accord était en vue : la prime de panier et la prime de transport. Elle a tenté, lundi 28 janvier, un coup de force en ouvrant le magasin. L’annonce de cette réouverture à la radio le matin a attiré quelques clients, mais les grévistes mobilisés ont fait échouer la manœuvre : ils se sont rendus en groupe dans le magasin, ont bloqué les caisses où quatre non-grévistes avaient été installées par la direction. Les grévistes se sont adressés à elles ainsi qu’aux rares clients pour leur réexpliquer le bien-fondé de leur action.

Les grévistes bénéficient d’un large soutien dans la population travailleuse. Tous les jours, des gens passent à leur piquet, situé dans le parking, pour les encourager et contribuer à la caisse de grève.

L’ensemble des grévistes présents ont voté unanimement la poursuite de la grève. Ils ont exprimé leur détermination à poursuivre, quotidiennement si nécessaire, leur intervention dans les locaux et ailleurs, jusqu’à ce que la direction cède.

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