Leur société

Migrants : morts tragiques et surenchères politiciennes ignobles

L’année 2019 à peine entamée compte déjà ses premiers naufragés et ses premiers morts en Méditerranée. Vendredi 18 janvier, 117 migrants ont trouvé la mort lors du naufrage de leur bateau pneumatique au large de la Libye.

Parmi eux se trouvaient dix femmes et deux enfants, dont un bébé. D’après les informations de l’Organisation internationale pour les migrations, 170 personnes ont disparu en Méditerranée en quelques jours début janvier.

Face au drame, les ONG qui secourent les migrants en mer ont renouvelé leur demande de pouvoir opérer sans entraves et surtout de pouvoir accoster dans les ports italiens. Salvini, dirigeant du parti italien d’extrême droite la Ligue et ministre de l’Intérieur, est aussitôt monté au créneau pour accuser les associations humanitaires qui retournent au large de la Libye d’encourager les trafiquants et d’entraîner la mort des migrants. L’ONG allemande Sea-Watch, qui demandait à débarquer dans un port sûr après avoir secouru 47 naufragés samedi 19 janvier, s’est ainsi vu répondre par Salvini : « Qu’ils aillent à Berlin en faisant le tour par Hambourg ! »

Plus hypocrite, son ­alter ego du Mouvement 5 étoiles, le ministre du Travail Di Maio, a prétendu s’en prendre aux causes des naufrages en pointant les responsabilités de la France qui « appauvrit économiquement » des dizaines de pays africains, favorisant ainsi ces « voyages du désespoir ».

Salvini persiste dans le registre qu’il affectionne, Di Maio dénonce la politique impérialiste… quand il s’agit de celle de la France, pendant que le gouvernement français verse des larmes sur les naufragés tout en verrouillant ses frontières. Les dirigeants impérialistes sont à l’image de la politique de pillage et d’exploitation qu’ils imposent aux pays pauvres.

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