Dans les entreprises

La Poste – Paris 11 : échec à la direction

Le 18 décembre dernier avait lieu le procès au pénal de deux militants syndicaux de La Poste. Huit ans après les faits, et alors qu’un premier jugement avait abouti à un non-lieu,

échec à la direction

La Poste soutenait à nouveau le directeur du bureau de poste de Paris 11 de l’époque, aujourd’hui en retraite. Celui-ci s’était alors prétendu victime de dénonciation calomnieuse et de propos injurieux.

Plusieurs dizaines de postiers s’étaient déplacés au tribunal pour soutenir Maria, secrétaire de la section CGT de Paris 11, et Sébastien, militant Sud, les deux accusés par ce directeur revanchard soutenu par La Poste.

Toute l’affaire remonte à septembre 2010 et à la grève qui avait alors eu lieu au bureau de poste de Paris 11, pour les embauches et contre le licenciement d’un postier.

Dans un climat rendu tendu par les sous-effectifs, une altercation entre un postier gréviste et le directeur s’était terminée par une menace de licenciement pour le postier. Convoqué par le directeur pour lui signifier sa mise à pied en vue du licenciement, le postier se retrouvait coincé dans le bureau, entouré par cinq cadres bloquant la porte et empêchant la secrétaire de la CGT d’entrer pour l’accompagner. Le lendemain, alors que plusieurs dizaines de postiers accompagnaient leur camarade, qui avait refusé de signer la sanction, le directeur intervenait physiquement pour lui interdire l’entrée du bureau.

C’est dans ce contexte de tension que la CGT et Sud adressèrent chacun un courrier de protestation à la direction régionale Paris-Sud de La Poste, afin de faire cesser l’escalade. Le postier fut malgré tout licencié et La Poste tenta de muter d’office la secrétaire de la CGT, Maria. Le tribunal administratif débouta la direction sur cette dernière décision. Cela n’empêcha pas le directeur de l’époque de poursuivre à son tour Maria et Sébastien, pour avoir signé des courriers dont il prétendait qu’ils nuisaient à sa carrière et le calomniaient.

Ces dernières années, la direction a systématiquement fait appel aux tribunaux, tout en accélérant sa politique de suppressions massives d’emplois. Cette fois-ci, elle est tombée sur un os, puisque le 9 janvier le tribunal a confirmé la relaxe pour Maria et Sébastien.

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