Contrats courts : le patronat refuse toute contrainte23/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2634.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrats courts : le patronat refuse toute contrainte

Alors que la neuvième séance de négociation sur l’Assurance chômage a commencé le 22 janvier, le patronat déploie ses arguments contre cette taxation des contrats courts dont il ne veut pas entendre parler.

Les contrats en cause sont entre autres ceux d’une journée, le CDDU, dits contrats à durée déterminée d’usage, qui existent depuis 1982 et ne nécessitent même pas de payer une indemnité de fin de contrat. Or 20 % des contrats courts sont de ce type. En un an, dans l’hôtellerie, il y en a eu 2,6 millions. En 2000, ils représentaient déjà 72 % des contrats signés, en 2017, 87 %.

Or, comme neuf embauches sur dix sont des contrats de moins d’un mois, en intérim ou non, le patronat se décharge de ce que cela coûte sur l’Assurance chômage : environ deux milliards par an.

Le patronat parle de travailler sur la gestion du parcours professionnel. Il s’agit seulement de priorité de réemploi. C’est un passage obligé pour les quelques intérimaires qui obtiennent un contrat à durée indéterminée après plusieurs années dans l’entreprise.

Une autre des propositions patronales est la suppression du délai de carence imposé à l’employeur entre deux contrats précaires. Ainsi plus aucune contrainte ne gênera les patrons. Dans les quelques branches où des négociations sur ce sujet ont déjà eu lieu, le patronat avance aussi de nouveaux types de contrats encore mieux adaptés à ses besoins.

Du fait du mouvement des gilets jaunes, où les travailleurs en situation précaire sont particulièrement représentés, le gouvernement a de nouveau menacé de taxer les contrats courts afin que, en parallèle, les sanctions imposées par ailleurs aux demandeurs d’emploi apparaissent comme plus légitimes.

Priver de revenu, même temporairement, un travailleur est une mesure extrêmement violente. Rien de tel, venant de gouvernements qui les servent, ne menacera jamais les grands patrons.

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