États-Unis : un budget contre tous les travailleurs09/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2632.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : un budget contre tous les travailleurs

Aux États-Unis, le bras de fer continue entre Trump et les démocrates qui s’opposent sur le financement du mur à la frontière américano-mexicaine. Une des conséquences de cette bataille est le « shut down », c’est-à-dire l’interruption du financement d’une partie de l’administration fédérale, faute d’accord sur le budget. L’article suivant est traduit du journal trotskyste américain The Spark (L’Étincelle).

Alors que le shut down rentre dans sa troisième semaine, 380 000 travailleurs ont été renvoyés chez eux et 420 000 « employés essentiels » du gouvernement fédéral sont réquisitionnés au travail, alors que ni les uns ni les autres ne sont plus payés. Des millions d’autres subissent des baisses de salaire au fur et à mesure que des secteurs entiers de l’économie sont ralentis ou s’arrêtent.

Les élus du congrès, eux, continuent d’être payés, même lorsqu’ils ont bénéficié de longs week-ends au moment des fêtes. Des hauts fonctionnaires et membres du gouvernement vont toucher une augmentation de leur traitement annuel de 10 000 dollars, en plus de leurs avantages matériels : notes de frais, limousine de fonction, etc.

Le président Trump est, comme d’habitude, au centre de ce bazar. Le financement du mur à la frontière mexicaine, au prix de 5,6 milliards de dollars d’argent public, est devenu la promesse de campagne numéro un faite à sa base électorale la plus réactionnaire. Il s’y accroche, considérant ce mur comme son atout principal en vue de sa réélection en 2020. Les démocrates, devenus majoritaires à la Chambre des représentants, ne veulent pas que Trump remporte de victoire politique, mais ils ne voient aucun problème à augmenter le financement de la « sécurité » à la frontière.

Pendant que Washington joue ce psychodrame digne d’Hollywood, des centaines de milliers d’employés fédéraux se demandent comment faire face à leurs dépenses quotidiennes. Les deux partis, Républicain et Démocrate, s’en moquent car ils se sont déjà entendus sur les trois-quarts du budget et notamment ce qui sert les intérêts des capitalistes. Le financement de la dette due au sauvetage des banques et grandes entreprises au moment de la crise de 2008, les dépenses militaires énormes dues aux guerres et alimentant les trusts en contrat avec le Pentagone, ont déjà été votés, signés et donnés.

Les deux partis se sont mis d’accord pour ce qu’ils appellent un budget à somme nulle. Cela signifie qu’à une nouvelle dépense doit correspondre une coupe budgétaire équivalente. Ce budget représente une attaque massive contre la classe ouvrière. Alors qu’elle survit avec un niveau de vie inférieur à ce qu’il était dans les années 1970, il contient des mesures d’austérité pour les services sociaux, la sécurité sociale, l’éducation, tous les services publics utiles à la population et financés par l’argent des impôts.

Aucun démocrate ne propose de revenir sur les milliers de milliards d’argent public donnés pour sauver le système financier de sa crise de 2008. Personne ne propose de rogner les baisses d’impôt pour les grandes entreprises, qui privent l’État de milliers de milliards de rentrées fiscales. L’énorme dette fédérale pèse sur la classe ouvrière par la volonté des deux partis de ne pas faire payer les vrais responsables de la crise.

Le fait que la Chambre des représentants à majorité démocrate ait voté les textes budgétaires mis au point par le Sénat à majorité républicaine montre leur connivence. Le budget proposé convient à Trump qui fait juste du bruit pour son mur. Les employés fédéraux sont attaqués directement par le shut down, ainsi que les familles ouvrières qui dépendent des aides sociales fédérales. Mais l’ensemble des travailleurs sont visés par des restrictions futures inscrites dans le budget. On peut parier que chaque dollar qu’on arrivera à leur prendre ira alimenter la spéculation boursière de Wall Street.

Les employés fédéraux privés de salaire tout comme le reste de la classe ouvrière qui en a assez de subir ont les mêmes ennemis, et une lutte commune à mener.

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