Retraites complémentaires : plus chères et plus tard02/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2631.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Retraites complémentaires : plus chères et plus tard

À partir du 1er janvier, les règles de cotisation aux organismes de retraite complémentaire changent en défaveur des salariés. La mesure la plus défavorable est l’instauration d’une décote pour ceux qui prennent leur retraite à l’âge légal de 62 ans.

Le patronat et les confédérations syndicales CFDT, CFTC et CGC s’étaient entendus en 2015 pour fusionner les organismes Agirc, pour les cadres, et Arrco, caisse de retraite complémentaire pour tous les salariés du privé ; il s’agissait de les « sauver » car leurs assises financières sont régulièrement ébranlées par le chômage et la liberté laissée aux entreprises de licencier à leur guise, donc de diminuer le nombre de cotisants. Cet accord ne visait pas les responsables de cette situation, mais les salariés du privé qui voient leurs cotisations augmenter cette année d’environ 2 euros par mois pour un salaire autour de 1 800 euros.

Le pire est le sort des salariés nés à partir de 1957. Ils ont le droit de prendre leur retraite à l’âge légal de 62 ans mais, s’ils le font, ils subiront pendant trois ans une décote de 10 % sur leur retraite complémentaire ! Or, celle-ci représente en moyenne environ un tiers de la retraite globale.

C’est donc une attaque directe contre les nouveaux retraités qui subissent un coup de rabot sur leur pension, à moins qu’ils ne retardent leur départ à la retraite jusqu’à 63 ans ou plus. Ce tour de passe-passe permet au patronat et au gouvernement de repousser dans les faits l’âge réel de départ en retraite.

En 2010, l’âge légal de la retraite avait été repoussé à 62 ans par Sarkozy, président de droite. Puis Hollande, président de gauche, avait en 2015 parrainé l’accord qui s’applique aujourd’hui, déclarant à l’époque hypocritement qu’il ne s’agissait pas d’un « report de l’âge légal de la retraite, qui est toujours de 62 ans » mais d’« une liberté donnée aux salariés » de se crever au boulot une année de plus.

À présent, dans la continuité de cette politique antiouvrière, c’est sous Macron que cette « réforme » est mise en œuvre…

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