Insalubrité et dangerosité02/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2631.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Insalubrité et dangerosité

L’effondrement d’immeubles début novembre à Marseille a mis en évidence l’existence de nombreux habitats insalubres et en même temps dangereux. Mais il existe aussi une immense catégorie de logements qui, sans être nécessairement insalubres, sont dangereux en cas d’incendie.

L’accident dans une tour HLM de Bobigny, qui a fait quatre morts et deux blessés graves le 27 décembre, est révélateur de cette situation. Selon toute vraisemblance, c’est une ampoule allumée, malencontreusement tombée sur un matelas, qui a déclenché l’incendie de l’appartement, occupé par une famille nombreuse.

La mère de famille, paniquée, a fait sortir ses enfants mais n’a pas pensé à fermer la porte palière. Les fumées ont alors envahi les parties communes pendant que des habitants des étages supérieurs de cette tour, qui compte 18 étages, ont voulu descendre par l’ascenseur, ce qu’il ne faut jamais faire en pareil cas. L’ascenseur s’étant arrêté au niveau de l’appartement en feu, ils ont péri asphyxiés.

La cité HLM en question était aux normes selon les responsables de cet organisme. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Il n’y a jamais eu d’exercice pour faire connaître les bons comportements en cas d’incendie, comme le fait de fermer les portes et de ne pas utiliser les ascenseurs. Les locataires sont dans l’ignorance des règles de sécurité. Il n’y avait pas non plus de système d’alarme en cas de feu, ni d’arrêt automatique des ascenseurs. Dans le cas de Bobigny, des résidents ont dénoncé le fait que les portes coupe-feu étaient tout le temps cassées et que les bouches d’aération ne fonctionnaient pas.

Une telle situation est monnaie courante dans un nombre immense de cités HLM, et pas seulement. Dans les meilleurs des cas, quand les immeubles sont censés être aux normes, la sécurité n’est cependant presque jamais assurée. D’où, souvent, des conséquences dramatiques quand un accident se produit. Mais l’essentiel pour les bailleurs n’est-il pas que les loyers soient régulièrement payés ?

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