Prime ou non : il faut augmenter les salaires26/12/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/12/P3_Augmentation_salaire_pas_possible_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Prime ou non : il faut augmenter les salaires

Parmi les annonces de Macron pour désamorcer la colère exprimée par les gilets jaunes figure la possibilité pour les entreprises de verser à leurs salariés une prime exonérée de tout impôt ou cotisation patronale, jusqu’à un montant de 1 000 euros.

Illustration - il faut augmenter les salaires

Suivant la formule « Faites ce que je dis, pas ce que je fais », le gouvernement a refusé toute prime aux 5,4 millions de travailleurs de la fonction publique, réservant ses milliards de cadeaux à la classe capitaliste.

Certains groupes ont saisi l’occasion de verser cette prime ponctuelle, pour eux bien préférable à une augmentation de salaire. C’est le cas par exemple d’Orange, la SNCF, La Poste, les Galeries Lafayette, Michelin, dont les salariés pourront toucher quelques centaines d’euros. Il s’agit de toute façon d’une infime partie de leurs bénéfices. Ainsi Total a voulu passer pour particulièrement généreux en versant 1 500 euros à ses 31 500 salariés. Mais cela ne représente que 0,5 % de son bénéfice net de 10 milliards d’euros en 2017.

D’autres ont refusé de donner la moindre prime, comme Arcelor, PSA, Carrefour, Apple et bien d’autres groupes riches à milliards. Mais cela a provoqué des premières réactions.

Ainsi à Arcelor Mittal Florange, le train à chaud est à l’arrêt depuis le 20 décembre en raison du refus du groupe de verser une prime exceptionnelle. Les travailleurs ont refusé de reprendre le travail à l’issue d’une rencontre avec la direction le 23 et le mécontentement général a entraîné des débrayages sur d’autres sites, à la coulée continue, et aussi à Dunkerque et Mardyck.

Une soixantaine de salariés de Carrefour Supply Chain de Colomiers ont aussi fait grève le 21 décembre au matin, suite au refus du groupe de verser la moindre prime alors qu’il a touché, rien qu’en CICE, 300 millions net de l’État. La CGT Carrefour qui a organisé cette grève revendique un salaire minimum de 1 800 euros net et le versement d’une prime exceptionnelle de 1 000 euros.

Le même jour, la direction d’Apple France annonçait le refus de tout versement de prime aux salariés en France, alors qu’elle annonce un bénéfice en progression de 23 %. Lundi 24 décembre, la CGT appelait à une grève de 15 heures à 18 heures. La moitié des boutiques Apple, soit une dizaine, étaient touchées, comme à la Défense, sur les Champs-Élysées, à Lyon Part-Dieu, à Montpellier.

Si le refus de verser une prime apparaît comme une provocation supplémentaire et suscite ces premières réactions, la question des salaires insuffisants est à l’ordre du jour, dans ces entreprises comme ailleurs. Face à la chute du pouvoir d’achat, la lutte pour imposer une augmentation générale des salaires en prenant sur les profits pharaoniques des capitalistes ne fait que commencer.

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