ISF : un symbole pour les riches12/12/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/12/2628.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

ISF : un symbole pour les riches

Lors de son allocution télévisée du 10 décembre, sous le costume de Macron affleurait le pourpoint brodé d’or. Le président des riches y a réaffirmé son refus de rétablir l’ISF, l’impôt sur la grande fortune. Cet impôt, qui rapportait tout de même plus de cinq milliards d’euros à l’État, a été supprimé par Macron dès son arrivée à l’Élysée, un somptueux cadeau aux 350 000 plus gros contribuables.

Ce n’est pas tant que cet impôt gênait vraiment la bourgeoisie. Alors même que le niveau réel d’imposition était très faible, la classe riche avait mille manières d’y échapper, entre les déductions multiples pour ses forêts, ses œuvres d’art, ses investissements dans des entreprises. Le bouclier fiscal, même atténué sous Hollande, lui avait permis de bénéficier du remboursement par l’État de près d’un milliard d’euros pour trop-perçu de l’ISF ! C’était un prélèvement symbolique, conçu pour montrer que l’État faisait aussi payer un tout petit peu les plus riches.

Cet impôt ne les a jamais empêchés ni de dormir, ni de partir, ni de rester, ni de continuer à s’enrichir toujours plus malgré la crise. Supprimer l’ISF dès le début de son mandat était surtout pour Macron un gage donné à la bourgeoisie quant à l’orientation de toute sa politique à venir.

Pour justifier son refus de rétablir l’ISF, Macron a déclaré en substance : « Vivait-on mieux du temps où l’ISF existait ? » Sûrement pas, mais les plus riches vivent encore mieux sans, et ce sont les classes populaires qui paient à leur place. Autre argument de Macron, « Il faut que les détenteurs de capitaux puissent venir investir en France. » Comme si les cadeaux aux plus riches les avaient jamais incités à investir plus dans la production, à créer des emplois, au lieu de faire partir leurs fortunes dans la spéculation. D’ailleurs le nouvel impôt censé remplacé l’ISF, l’impôt sur la fortune immobilière, a justement exclu de son périmètre les produits financiers, les actions et autres produits spéculatifs en tout genre dont raffolent les grandes fortunes.

L’attitude de Macron par rapport à l’ISF est là pour affirmer qu’il continuera à protéger les plus riches, à travers mille canaux, subventions, cadeaux fiscaux, commandes publiques. Comme ses prédécesseurs, Macron est là pour servir la bourgeoisie jusqu’au bout, quitte à se discréditer totalement dans l’opinion.

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