Leur société

Gilets jaunes : la mobilisation demeure

Pendant la semaine précédant le samedi 8 décembre, le gouvernement, complaisamment relayé par les médias, a tenté d’empêcher les gilets jaunes de manifester, en jouant sur la peur de la violence.

Apparemment, cela n’a pas pris. Si, le 8 décembre, il y a eu un peu moins de monde dans les rues, – 125 000 au lieu de 136 000 selon les chiffres officiels, – la colère, elle, est montée d’un cran devant le manque de réponse à leurs revendications, et le soutien parmi la population n’a pas faibli.

De Paris à Lyon, Bordeaux et ailleurs…

Si, parmi les manifestants, certains ont été dissuadés d’aller à Paris, ils se sont retrouvés en province.

À Lyon, il y avait plus de monde que les samedis précédents, environ un millier. À la fin de l’après-midi, des jeunes qui voulaient forcer les grilles de l’hôtel de ville se sont fait refouler vers la place Bellecour, point chaud pour la police à cause du nombre de touristes venus pour la fête des Lumières. Quand elle a voulu chasser les manifestants de cette place ouverte à tous, elle a gazé au milieu des poussettes ; c’était du propre !

À Bordeaux, une marée de 10 000 manifestants a envahi le centre-ville, trois ou quatre fois plus que les samedis précédents. Ils se sont dirigés vers la mairie après avoir contourné un à un les barrages installés. Arrivés sur les lieux, alors que leur comportement n’avait rien de violent, la police a décidé de noyer la place sous les grenades lacrymogènes. Considérant que personne n’avait à leur interdire d’être là, les manifestants ont résisté aux assauts en dressant à leur tour des barrages. Un jeune homme y a perdu une de ses mains. Quoi qu’il en soit, beaucoup sont déterminés à redescendre dans la rue samedi 15 décembre.

... Macron passe mal

À entendre les informations diffusées notamment par les chaînes de Radio France, les annonces de Macron lundi 10 décembre sont loin d’avoir convaincu les gilets jaunes, et les manifestations se sont poursuivies.

Le soir même, à Mont-de-Marsan, un trentaine de personnes ont muré les entrées de la préfecture des Landes. Mardi 11, à Vesoul en Haute-Saône, un rassemblement a eu lieu devant le commissariat en soutien à leur porte-parole en garde à vue. À Amiens, un groupe a rejoint la manifestation lycéenne . Au Havre, des gilets jaunes ont décidé de bloquer les camions. Partout sur le territoire, les points de blocage étaient encore nombreux.

Quel sera l’avenir de la mobilisation des gilets jaunes ? En tout cas, il est évident que l’intervention de Macron a fait plouf et a laissé chacun sur sa soif.

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