Leur société

Dirigeants syndicaux : des partenaires pour l’État

Avant la manifestation du 7 décembre, Macron avait demandé aux partis politiques et aux syndicats de « lancer un appel clair et explicite au calme ». Ceux-ci ont répondu, le doigt sur la couture du pantalon.

Un rappel à l’ordre adressé aux gilets jaunes est venu du parti présidentiel, de la droite et de l’extrême droite, mais pas seulement. Hollande en a appelé au « refus de toutes les formes de violence » et il a félicité les sept principaux syndicats CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, l’Unsa et la FSU, pour leur « esprit de responsabilité ». Dans un communiqué commun publié le 6 décembre, ils ont déclaré en effet « Le dialogue et l’écoute doivent retrouver leur place dans notre pays » et ajouté : « C’est pourquoi nos organisations dénoncent toutes formes de violence dans l’expression des revendications. » C’est oublier volontairement d’évoquer la violence sociale qui s’exerce à travers le chômage, les fins de mois qui commencent le 20 ou même avant, les violences policières contre les manifestants, qui expliquent que certains de ceux-ci ne voient pas d’autre issue que de riposter avec leurs moyens.

Lundi 10 décembre, les dirigeants syndicaux ont aussi accepté de participer à une rencontre avec Macron à l’Élysée. Évidemment, aucune avancée pour les classes populaires n’en est sortie mais, en participant à ces simagrées, ils aident le gouvernement à faire croire qu’il cherche à écouter et dialoguer avec la population. Tous ces gestes contribuent à désarmer les travailleurs, en voulant leur faire croire à l’utilité de simulacres de négociations et en les induisant en erreur sur la réalité des rapports de force.

Le mouvement en cours ne se conforme pas aux bonnes manières et ne respecte pas l’harmonie de ces rapports entre gouvernement et confédérations syndicales. Ceux qui dirigent ces confédérations ont choisi de qui ils sont solidaires.

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