Solystic : débrayages pour les salaires05/12/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/12/2627.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Solystic : débrayages pour les salaires

Solystic est une entreprise qui produit des équipements automatisés de tri du courrier pour les postes de plusieurs pays. Depuis le lundi 26 novembre, une partie des salariés de ses deux établissements, à Bourg-lès-Valence dans la Drôme et à Bagneux dans les Hauts-de-Seine, débrayent pour une augmentation générale pour tous.

Au printemps, la direction avait décidé un quasi-blocage des salaires pour 2018, au motif que le carnet de commandes était insuffisamment rempli. Suite aux pétitions qui rejetaient cette perte programmée du pouvoir d’achat, la direction s’était engagée à revoir le sujet en fin d’année. Nous y sommes !

Entre-temps, les commandes sont rentrées. Dans la plupart des secteurs, les salariés sont en surcharge de travail du fait du manque d’effectif. Depuis des années, la direction ne remplace pas les départs dits naturels, démissions ou retraite, et elle incite nombre de salariés parmi les plus anciens à des départs par rupture conventionnelle.

Suite aux relances par les syndicats début novembre, la direction a annoncé une augmentation de 1,8 % pour les salaires inférieurs à 2 400 euros, à valoir sur le budget des négociations qui auront lieu en 2019. Elle a annoncé aussi une prime pour les cadres, qui est un acompte de 30 % sur la part de prime variable prévue en 2019, et enfin une prime de 900 euros pour tous versée sur le plan d’épargne-retraite collectif (Perco) en 2019, donc indisponible jusqu’au départ en retraite.

Il n’y a donc rien, en réalité, pour l’année 2018. En fait, la direction préempte avant l’heure les négociations annuelles obligatoires (NAO) de 2019, en prétendant que la situation de l’entreprise serait difficile. En revanche, ce qui est vrai c’est que les marges qu’elle a dégagées ces dernières années sur le dos du personnel ont été en totalité ponctionnées par l’actionnaire, le groupe Northrop Grumman.

Les dernières annonces de la direction ont donc été ressenties comme une provocation, particulièrement dans les secteurs qui font face à une surcharge de travail et à la pression qu’imposent les délais demandés. Des assemblées du personnel se sont tenues sur les deux sites le lundi 19 novembre, et la proposition de démarrer des arrêts de travail a été mise au vote. Les salariés de l’établissement de Bagneux, en majorité des ingénieurs, ont décidé de se mettre en grève deux demi-journées par semaine. Sur le site de production à Bourg-lès-Valence, les salariés ont adopté une série de quatre débrayages d’une demi-heure chaque jour.

À la fin de cette première semaine de débrayages, le PDG annonçait qu’il rencontrerait les délégués syndicaux mercredi 5 décembre. Les travailleurs, qui n’ont pas l’intention de relâcher la pression, ont reconduit les débrayages pour cette semaine.

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