Dans le monde

Qatar : les pratiques esclavagistes de Vinci

L’association Sherpa a une nouvelle fois porté plainte contre Vinci et sa filiale qatarienne, notamment pour travail forcé sur les chantiers de la Coupe du monde de football de 2022.

La précédente plainte contre Vinci avait été classée sans suite faute de travailleurs prêts à témoigner à visage découvert. Cette fois, ils sont six, cinq Indiens et un Népalais, à se joindre à la plainte de l’association.

Même si Vinci a renoncé en 2015 à confisquer les passeports des travailleurs immigrés, ce qui les enchaînait à leurs sous-traitants et les transformait en esclaves, le récit de ceux-ci est édifiant : ils travaillent 66 heures par semaine, à raison de 11 heures par jour, sous des températures avoisinant les 45°, voire les 50°. À ces journées de travail harassantes s’ajoutent parfois trois heures de transport, parce que les ouvriers sont logés loin des chantiers. Le soir, ils doivent faire la queue pour se laver, vingt ouvriers se partageant une douche. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les malaises des travailleurs, les évanouissements, les accidents soient nombreux.

Ces conditions de travail sont bien en deçà du droit officiel qatarien, puisque la journée de travail est officiellement de 8 heures, avec une pause déjeuner d’une demi-heure. Mais Vinci, avec la complicité de la justice française et de celle de l’État qatari, n’en a cure. Le groupe continue d’affirmer contre toute vraisemblance qu’il respecte les droits des travailleurs et prétend « avoir toujours œuvré en faveur de l’amélioration des conditions de travail au Qatar ».

Cette nouvelle action en justice a le mérite de mettre en lumière les agissements de telles sociétés capitalistes, qui se comportent en véritables esclavagistes.

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