Échos de la mobilisation28/11/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/11/P3_Gilets_jaunes_deche_10_du_mois_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Leur société

Échos de la mobilisation

Illustration - Échos de la mobilisation

Limoges : une manifestation populaire

1 600 gilets jaunes ont manifesté à Limoges samedi 24 novembre. Retraités peinant à finir les fins de mois, jeunes enchaînant stage sur stage sans trouver d’emploi, mères de famille isolées à temps partiel, travailleurs aux très bas salaires de toutes petites entreprises du bâtiment, ils étaient venus majoritairement de communes autour de Limoges.

Pendant que certains groupes occupaient divers ronds-points autour de la ville, à plus d’un millier ils se sont rassemblés devant l’Hôtel de Région, et après en avoir muré l’entrée, ils se sont rendus en cortège jusqu’à la préfecture.

Amazon : gilets jaunes et CGT

Le 23 novembre, la CGT appelait à la grève chez Amazon, à Douai, qui compte 2 850 salariés, dont 2 000 intérimaires. L’appel n’était suivi que par une minorité de grévistes mais une dizaine de militants CGT voyaient arriver une dizaine de gilets jaunes venus « soutenir la grève » et ayant l’intention de bloquer les camions de livraison. Face à la menace des CRS de chasser tout le monde, la CGT négociait un filtrage des camions pour ralentir le déchargement.

L’après-midi, les gilets jaunes étaient quatre-vingt-dix. Impressionnés par l’organisation des militants syndicaux, ils leur demandaient de les accompagner pour filtrer un rond-point. Durant la journée, les militants syndicaux qui se méfiaient des gilets jaunes parlaient salaires avec eux et découvraient qu’ils étaient des travailleurs, des chômeurs, venus soutenir la grève. Inversement, ceux-ci disaient que « d’autres gilets jaunes avaient refusé de venir car c’est la CGT qui organise », ajoutant : « ils ont tort, on a tous les mêmes intérêts. »

Douai : l’apprentissage de la démocratie et de l’organisation

Vers 11 heures, quatre-vingts participants se sont retrouvés devant un magasin ­Leroy Merlin de Douai. Une quête a rapporté 200 euros pour un repas collectif. Face aux diverses propositions, rester, bloquer, s’affronter aux policiers, ils décidaient de voter afin de ne pas se diviser. L’après-midi, après la manifestation qui regroupait un millier de manifestants, le petit noyau du matin poursuivait les actions, avec la même méthode : discuter, voter puis agir ensemble, en concluant : « On ne se connaissait pas ce matin, maintenant on est soudés ».

Angers : pour des augmentations de salaire

Les gilets jaunes d’un point de blocage d’Angers se sont réunis à plusieurs reprises entre le 17 et le 24 novembre. Le 19, cent vingt personnes discutaient des actions et choisissaient par exemple de ne pas bloquer les voitures, d’interdire l’alcool sur les lieux. Le 21, quatre-vingts personnes discutaient cette fois des revendications. L’assemblée approuvait l’exigence d’augmenter les salaires et les pensions. Certains intervenaient pour dénoncer la suppression de l’ISF, la loi travail et pour dire qu’une transition écologique ne devait pas se faire sur leur dos. D’autres intervenaient aussi pour la défense des pompiers, des hôpitaux.

Le 23, quatre-vingts personnes ont approuvé et financé un tract reprenant ces revendications, diffusé à 3 000 exemplaires le lendemain sur les trois points de filtrage, dont un péage.

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