Leur société

Marseille : Manifestation de colère

Mercredi 14 novembre, à 18 heures, huit mille Marseillais se sont rassemblés au bas de la rue d’Aubagne, cette rue du centre-ville où des immeubles se sont effondrés, tuant huit habitants sous leurs gravats.

Par la Canebière et le Vieux-Port, ils ont rejoint l’hôtel de ville afin d’y crier leur indignation devant la gabegie meurtrière de la municipalité. C’est elle, avec son laisser-aller, ses négligences, son incurie, voire ses compromissions en tout genre, qui est reconnue coupable d’avoir laissé des immeubles se détériorer, année après année, sans que rien d’efficace ne soit mis en œuvre pour leur rénovation, la reprise de leurs structures défaillantes. Des expertises avaient alerté sur leur état de délabrement. Mais, alors que beaucoup d’immeubles étaient devenus dangereux, seuls quelques-uns avaient été déclarés en péril grave et imminent. Même pour ces derniers, ces arrêtés n’avaient pas été suivis d’une remise en état des structures mêmes des bâtiments. Au mieux, quelques travaux cosmétiques avaient été réalisés. Face à l’inaction des propriétaires, qu’elle soit due à leur ignorance, leur impécuniosité ou leur rapacité, la mairie n’avait pas utilisé le droit d’intervention qui est le sien pour faire exécuter les travaux d’office.

C’est ce que les manifestants allaient crier devant l’hôtel de ville.

Une dizaine au plus de manifestants, vêtus de noir, cagoulés et masqués, ont lancé quelques gros pétards devant la mairie et ont jeté les barrières contre les policiers qui la gardaient. Ceux-ci ont aussitôt arrosé les manifestants de grenades lacrymogènes et ont chargé, créant un reflux alors que de nouveaux manifestants arrivaient sur le quai. La manifestation a ainsi été arrêtée dans la bousculade.

Il n’en reste pas moins que ces milliers de Marseillais ont montré qu’ils mettaient en cause la mairie, tous convaincus qu’elle dépense l’essentiel de son budget en faveur des quartiers riches et des commerces pour touristes, en laissant à l’abandon les quartiers pauvres.

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