Sandvik-Coromant – Fondettes : en lutte pour les emplois14/11/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/11/P13_Sandvik-13nov_C_LO.jpg.420x236_q85_box-82%2C0%2C718%2C358_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sandvik-Coromant – Fondettes : en lutte pour les emplois

Cela fera bientôt quatre semaines que les travailleurs de l’usine Sandvik-Coromant (ex-Safety) de Fondettes, en Indre-et-Loire dans la banlieue de Tours, ont appris brutalement le 23 octobre que la direction du groupe Sandvik-France avait décidé de fermer leur usine de production de plaquettes d’outils coupants, ainsi que le centre de recherche et développement associé.

Illustration - en lutte pour les emplois

Passée la stupeur qui a suivi l’annonce de la fermeture, les 161 travailleurs concernés se sont efforcés d’organiser la défense de leurs emplois. Le 6 novembre, un débrayage a eu lieu pendant que se tenait la première réunion du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), au cours duquel les discussions sont allées bon train. Pourquoi faudrait-il se résigner à perdre son emploi alors qu’en 2017 Sandvik capitalisait un bénéfice net de 1,27 milliard d’euros avec une marge opérationnelle de près de 25 % ? Comment se défendre contre cette multinationale, leader mondial dans le secteur des outils coupants, qui compte 43 000 salariés dans 150 pays pour un chiffre d’affaires de 8,8 milliards d’euros ?

Les patrons expliquent sans ambages qu’ils prévoient un ralentissement de l’investissement mondial, que le groupe est déjà en surcapacité de production, et qu’il n’est pas question de dépenser 15 millions d’euros pour adapter l’usine de Fondettes à l’évolution technique. Sa fermeture permettrait de réduire les coûts du groupe de dix millions d’euros. C’est l’aveu cynique que les profits justifient la perte des emplois.

Les grévistes ont aussi évoqué la fermeture en 2015 d’un premier établissement du site, qui employait 45 travailleurs. Une vingtaine d’entre eux avaient été reclassés suite à un mouvement de grève.

Pas en reste, la direction locale a ajouté sa touche : au nom de la sécurité, elle fait pression sur le CHSCT et les salariés de l’atelier de revêtement pour mettre en sécurité et fermer ce secteur qui utilise de nombreux gaz pour les fours. Il s’agit paraît-il de protéger les travailleurs contre eux-mêmes !

En ce qui concerne la « sauvegarde » des emplois, les patrons ont moins d’imagination : ils annoncent que 30 postes seraient disponibles dans le groupe – à Orléans, Bourges, en Savoie ou dans le Bas-Rhin. Il y en aurait même en Suède pour ceux qui voudraient voir du pays.

Le 29 novembre, les travailleurs de Sandvik-Fondettes vont de nouveau appeler à cesser le travail. L’Union départementale CGT appelle à cette occasion tous les syndicats du département à envoyer des délégations à l’usine, pour dire qu’il y en a assez de l’avalanche de fermetures et de licenciements qui a touché le département – Michelin et Tupperware il y a peu – et qui menace à présent d’autres entreprises.

La population de Fondettes est également appelée à se joindre au rassemblement. Concernée par les pertes d’emplois, elle l’est aussi par le fait que 5,5 millions d’euros d’aides publiques ont été accordés à l’entreprise il y a quelques années, à l’occasion de la création d’un Centre d’études et de recherche sur les outils coupants.

Parmi les travailleurs de Sandvik, l’idée fait son chemin qu’en dépit de toutes les difficultés, il n’y aura pas d’autre moyen que la lutte collective et la grève pour s’efforcer de conserver à tous un emploi.

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