Dans les entreprises

RATP : au diapason des autres patrons

Depuis le printemps dernier, la direction de la RATP a annoncé un plan dit Diapason pour supprimer 1 100 postes d’ici 2024 parmi les 5 000 postes de fonction support, selon les termes de la direction. Cela concerne le service des ressources humaines, l’informatique, des tâches de logistique…

Il s’agit d’une nouvelle étape dans la course à la productivité. La direction la justifie cette fois-ci par l’ouverture à la concurrence de la RATP, avec des chiffres invérifiables en guise de démonstration. Chez les concurrents, les coûts liés à ces fonctions ne seraient que de 15 % des charges d’exploitation, au lieu de 20 % à la RATP.

Les plans de réduction de personnel sont quasi permanents à la RATP comme dans la plupart des services publics depuis plusieurs années. Par exemple, en dix ans, le service des ressources humaines qui est visé par ce plan a déjà perdu 500 postes. À M2E, la maintenance itinérante des infrastructures des stations du métro et du RER, qui regroupe 1 500 salariés, 40 postes par an en moyenne ont disparu depuis huit ans. À MRB, la maintenance des bus, on en a compté une centaine par an sur 2 200 salariés dans la même période. Une partie des gains de productivité sont aussi faits sur la reprise, sans embaucher, d’activités autrefois sous-traitées.

De la même manière, la constante augmentation du trafic, les prolongements de lignes, l’ouverture de nouvelles lignes de tramways ne se traduisent pas pour autant par une augmentation des effectifs.

Une des méthodes de la direction est aussi de regrouper les services et de faire ce qu’elle appelle des économies d’échelle, c’est-à-dire par exemple concentrer les services de paye de trois départements en un seul. Ou encore, pour les mêmes raisons, elle regroupe des centres parfois très éloignés les uns des autres. À chaque déménagement, ce sont des postes qui disparaissent.

La direction prétend qu’avec le plan Diapason il n’y aura pas de licenciements, que les départs en retraite suffiront pour diminuer l’effectif sans douleur mais, pour les agents, la course à la productivité se traduit déjà par un accroissement de la charge de travail dans tous les secteurs. De plus, la direction annonce qu’elle facilitera les départs volontaires, entre autres par des ruptures conventionnelles. Ce n’est qu’une autre façon de dire qu’elle a bien l’intention de licencier. Cette politique a déjà commencé par un grand nombre de licenciements pour faute, plusieurs centaines par an, sous des prétextes souvent abusifs.

L’annonce de la direction marque une accélération de cette politique de réduction des effectifs en adéquation avec l’ouverture à la concurrence. Mais elle l’avait déjà commencée en collaboration avec Île-de-France Mobilités, l’autorité régulatrice des transports en Île-de-France.

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