Mayotte – Comores : les expulsions reprennent... officiellement14/11/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/11/2624.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mayotte – Comores : les expulsions reprennent... officiellement

Le 6 novembre, le ministère des Affaires étrangères comorien a publié un communiqué dans lequel il est annoncé que les reconduites vont reprendre, en accord avec les autorités françaises.

Depuis le 21 mars 2018, l’Union des Comores n’acceptait plus, du moins officiellement, les retours sur leur territoire des Comoriens et d’autres migrants venus à Mayotte. En représailles, la France avait décidé de ne plus délivrer de visas. En réalité, les reconduites se sont poursuivies, mais à un rythme moins élevé.

Après des décennies de colonialisme, la France a quitté trois des quatre îles comoriennes et les a laissées dans le dénuement le plus total, ne coopérant que pour organiser en sous-main des coups d’État.

Les restrictions de circulation instaurées par le visa Balladur ont poussé les Comoriens à traverser illégalement et au péril de leur vie les 70 kilomètres de mer séparant Anjouan de Mayotte, où des milliers de pauvres ont été engloutis.

Il est absurde et criminel de prétendre limiter l’aspiration des populations de la planète à échapper à la misère et à l’oppression sous prétexte de protéger les intérêts de moins mal lotis. À Mayotte, département français depuis 2011, la population est sacrifiée sur l’autel des profits capitalistes auxquels l’État réserve l’essentiel de ses ressources. Les conséquences de cette politique sont manifestes : chômage massif, délabrement des services publics de la santé, de l’éducation, du logement, des infrastructures de transport, etc. Prendre les réfugiés comoriens comme boucs émissaires des frustrations engendrées par ce système est commode pour ceux, agitateurs d’idées xénophobes et hommes politiques irresponsables, qui ne veulent pas le combattre.

Ces gens-là se réjouissent à l’annonce de la reprise des reconduites à la frontière, mais ce n’est pas cela qui améliorera la situation sociale.

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