Marseille : 452 évacués à reloger14/11/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/11/2624.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : 452 évacués à reloger

De maison en maison, de proche en proche, 452 habitants du quartier Noailles de Marseille ont été évacués précipitamment. Ils n’ont souvent eu qu’une demi-heure pour prendre quelques affaires avec eux et sont hébergés provisoirement dans six hôtels, aux frais de la Ville.

Les évacués ont eu droit à des repas chauds et à des cartes gratuites de transport sur la RTM. Un collectif d’avocats propose des consultations gratuites. Vêtements, couvertures, produits d’hygiène sont apportés en abondance.

La Poste, elle, s’est montrée en dessous de tout, signalant aux évacués qu’ils pouvaient retirer leur courrier, non pas au bureau tout proche de la rue de Rome, mais loin du quartier, à Arenc, ce qui nécessite de prendre la voiture ou les transports en commun.

Mais le pire, c’est l’incertitude. Les personnes évacuées des immeubles effondrés devraient être relogées dans des logements sociaux. Il en a été recensé 150, dont 60 dans le centre-ville. Quant aux autres, ils ne savent pas s’ils reviendront chez eux. Le parc de logement social marseillais est de toute façon insuffisant. Plus de 70 000 demandes sont en attente dans la métropole. Et c’est bien ce défaut de logements sociaux qui oblige tant de Marseillais à habiter des logements insalubres et dangereux. Les marchands de sommeil ont ainsi toute latitude pour exiger des loyers de 500 à 800 euros sans effectuer les travaux indispensables. De nombreux évacués du quartier Noailles disposent de moins de 1 600 euros par mois pour un couple et seraient concernés par le logement dit « très social ». Mais de tels logements font défaut.

En revanche, il y a en ville de nombreux chantiers immobiliers, dont des immeubles entiers sont terminés et habitables mais visent une clientèle plus aisée. Les évacués de Noailles pourraient y être relogés, quitte à écorner les profits attendus par les promoteurs.

Partager