Dans le monde

Grèce : l’aide aux migrants condamnée

L’organisation Human Rights Watch dénonce l’emprisonnement de Sarah Mardini, une militante humanitaire de 23 ans, arrêtée cet été par la police en Grèce. Son seul crime est d’avoir empêché que des migrants meurent en mer.

Elle-même réfugiée syrienne, Sarah Mardini s’était rendue célèbre avec sa sœur Yusra en août 2015 : alors qu’elles se trouvaient avec 18 autres migrants à bord d’un petit canot pneumatique tombé en panne en mer Égée, entre la Turquie et Lesbos, les deux sœurs s’étaient jetées à l’eau et avaient tiré le canot jusqu’à cette île. Surnommée depuis « la sirène de Damas », Yusra Mardini a brillé aux JO de Rio l’été 2016, dans l’équipe des athlètes réfugiés. Quant à Sarah Mardini, devenue étudiante en sciences économiques et sociales en Allemagne, elle milite depuis août 2017 à Lesbos auprès du ERCI (Centre international d’intervention d’urgence) et a participé à des opérations de recherche et de sauvetage en mer.

Cela lui a valu d’être arrêtée le 21 août dernier à l’aéroport de Lesbos, alors qu’elle s’apprêtait à rentrer en Allemagne. En prison à Athènes, accusée de participation à une organisation criminelle, violation de secrets d’État et recel, elle risque la perpétuité.

Après avoir fui son pays ravagé par la guerre et échappé mille fois à la mort, elle se retrouve emprisonnée en Europe, peut-être à vie, pour avoir sauvé d’autres migrants de la noyade. Le sort de Sarah en dit long sur la barbarie de cette société.

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