Fonderies du Poitou : contre les licenciements14/11/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/11/P15_Les_fondeurs_ont_traverse_la_route_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderies du Poitou : contre les licenciements

Le site des Fonderies du Poitou à Ingrandes, dans la Vienne, comprend deux usines, dont la fonderie Fonte, où la baisse des commandes des deux constructeurs automobiles Renault et Fiat a eu pour conséquence l’annonce en octobre de la suppression de l’équipe de nuit.

Illustration - contre les licenciements

Cela représente 103 postes sur 416, dont 85 postes reclassés en équipe de jour, et 18 licenciements, plus le licenciement des travailleurs intérimaires, actuellement au nombre d’une cinquantaine dans l’usine.

La fonderie Alu, elle, compte 340 CDI et 60 intérimaires. Son seul client est Renault, qui a réduit ses commandes sous prétexte de la baisse des ventes de véhicules diesel. Cette crise du diesel est l’argument utilisé par Renault et les patrons des Fonderies pour justifier les licenciements, ainsi que le chômage partiel qui sévit depuis des mois déjà à la Fonte et qui est aussi annoncé à l’Alu avant la fin de l’année.

Le délégué inter­ministériel aux restruc­turations d’entre­prises et le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, se sont rendus dernièrement sur le site des Fonderies, accompagnés par les notables régionaux. Ils ont promis un soutien financier d’un montant de trois millions d’euros pour la Fonte. Cette aide représenterait 25 % de l’investissement total, autant de moins à débourser pour les patrons s’il se concrétisait. Mais tous ces personnages ne sont pas gênés de regretter ouvertement qu’aucun plan de réduction des effectifs n’ait été mis en route à la fonderie Alu, ce qui empêcherait pour l’instant de débloquer des subventions !

En attendant, vendredi 9 novembre, les travailleurs ont fait 24 heures de grève, mouvement principalement organisé par la CGT et soutenu par la CGC et FO. Ils ont été à plus de 300 en permanence au piquet de grève devant les entrées. Lorsque les grévistes ont fait en cortège le tour des deux usines, ils ont pu constater que presque aucun travailleur en CDI n’était présent dans les ateliers. Seuls les intérimaires pas encore licenciés se retrouvaient en inactivité en salle de pause, les deux usines étant complètement arrêtées.

Symboliquement et pour passer le message à Macron, les grévistes ont traversé en cortège la route qui passe devant les Fonderies pour poser dans le champ d’en face les premiers parpaings d’une future fonderie virtuelle.

Dans les deux entreprises, les salariés restent prudents. « On nous parle d’une reconversion dans les pièces de petite taille comme des disques de frein, des volants moteurs à la Fonte ou d’un nouveau procédé de coulée gravité à l’Alu. Mais avec quels clients potentiels ? Qui financera le reste du plan ? Renault ou d’autres partenaires ? Qu’est-ce qui garantit que nos patrons se contenteront des licenciements prévus ? »

Les syndicats disent vouloir mettre la pression sur Renault et sur les actionnaires de l’Alu et de la Fonte. Ils réclament que l’investissement se fasse en France plutôt que dans d’autres pays où Renault, tout comme le groupe Saint-Jean qui possède l’Alu, sont évidemment déjà présents. Ils n’ont pas donné de rendez-vous pour de prochaines actions car ils disent attendre beaucoup des rencontres prévues avec les élus de la Vienne, de la région et avec Bruno Le Maire au ministère le 28 novembre prochain. Mais les travailleurs, eux, se sont fait entendre nombreux, et seule leur mobilisation pourra contraindre les patrons à revoir leurs plans.

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