Pollution : taxer les vrais responsables !07/11/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/11/2623.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pollution : taxer les vrais responsables !

À propos de la hausse des carburants, le président et le Premier ministre répètent à l’envi qu’il n’y a pas d’autre choix possible, si l’on veut répondre au dérèglement climatique.

Pour Édouard Philippe, « il faut pouvoir inciter nos concitoyens à changer un certain nombre de comportements qui sont problématiques du point de vue des équilibres environnementaux ». Macron s’en prend lui aussi aux automobilistes, disant que « les mêmes qui râlent sur la hausse du carburant réclament aussi qu’on lutte contre la pollution de l’air ».

À en croire ces dirigeants, les responsables du réchauffement de la planète seraient donc les automobilistes, et plus spécialement ceux situés au bas de l’échelle sociale, qui n’ont pas les moyens de s’offrir des voitures électriques ou des engins neufs moins polluants. Ben voyons ! Il est tellement facile d’incriminer les travailleurs et de vouloir leur faire honte, afin de les inciter à payer sans protester ! Ces hommes politiques, qui se présentent comme des dirigeants éclairés, ne voient-ils donc pas les fumées d’usines polluantes contre lesquelles ils ne font rien, les énormes pétroliers, porte-conteneurs ou bateaux de croisière qu’ils laissent libres de souiller la mer, les transports routiers qui engorgent les routes et empoisonnent l’air, y compris les « cars Macron » qui, selon leur promoteur, seraient l’avenir du transport pour les moins riches ?

Pour parfaire la mauvaise foi et l’hypocrisie, Macron a osé déclarer qu’il préférait « la taxation du carburant à la taxation du travail ». Mais qui sont les plus taxés, sinon une majorité de salariés qui n’ont pas d’autre choix que d’emprunter leur véhicule pour se rendre à leur travail, surtout en province et en milieu rural où, de plus, un couple a bien souvent besoin de deux voitures.

Nul ne niera que la pollution augmente et qu’à terme la planète est en péril. Mais ce n’est pas le fait des travailleurs à qui on fait la morale. Il faut se tourner vers les grandes compagnies pétrolières, les grosses entreprises qui cherchent le maximum de profit en économisant sur les procédés qu’il leur serait possible de mettre en œuvre afin de réduire cette pollution, et les politiciens qui s’inclinent devant ces capitalistes avides et irresponsables.

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