Plan grand froid : une urgence permanente07/11/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/11/2623.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan grand froid : une urgence permanente

Cette année, selon la fondation Abbé-Pierre, il y a toujours plus de 140 000 personnes sans domicile fixe en France. Et, comme tous les ans, le ministère a activé au 1er novembre le plan grand froid, destiné à parer aux situations les plus dramatiques lorsque la température baisse.

Le gouvernement a annoncé l’ouverture de 14 000 places supplémentaires, par rapport à la période d’été, et un renforcement des maraudes. Mais même cela s’avère très insuffisant pour proposer à tous un hébergement d’urgence en cas de très grand froid. Déjà actuellement, dans la plupart des grandes villes, les services sociaux sont débordés : à Bordeaux, 300 demandes par jour restent non satisfaites, tandis qu’à Paris le Samu social ne trouve un abri qu’à 6 % des familles qui le demandent, contre 20 % il y a un an.

On ne parle que de l’hébergement d’urgence, alors que, comme le rappellent les associations, il y a autant de SDF l’été que l’hiver, et ce sont les solutions d’hébergement durable qui manquent. L’an dernier, 36 % des personnes hébergées pendant l’hiver ont ainsi été remises à la rue le printemps venu. Cela risque d’être pire au printemps prochain, puisque les crédits pour les centres d’hébergement et de réinsertion sociale sont en baisse de 33 millions d’euros entre 2017 et 2019.

« Je ne veux plus personne dans les rues d’ici la fin de l’année », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2017. Quelques mois plus tard, le ministre du Logement, Julien Denormandie, se ridiculisait en prétendant qu’il ne restait plus qu’une cinquantaine de SDF en Île-de-France. La réalité est que rien n’a changé depuis l’élection de Macron et que les mesurettes annoncées pour l’hiver ne résoudront pas cette crise.

Au contraire, la poursuite de l’offensive patronale et des réformes antiouvrières du gouvernement ne peuvent que créer plus de chômage et de pauvreté, donc aggraver les conditions de logement des classes populaires et contraindre plus de travailleurs à dormir dehors. Ce n’est pas la mise en scène hivernale habituelle des ministres qui y changera quoi que ce soit.

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