Lycée Utrillo – Stains : en grève pour de vrais moyens07/11/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/11/2623.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Utrillo – Stains : en grève pour de vrais moyens

Lundi 5 novembre, les enseignants du lycée Utrillo de Stains, en Seine-Saint-Denis, étaient en grève pour protester contre la désignation d’un proviseur adjoint issu de la gendarmerie et chargé des questions de sécurité.

C’est la réponse du rectorat aux épisodes de violence qui se sont déroulés au cours de l’année scolaire passée, sur le parvis devant l’établissement. D’après lui, cet ancien chef d’escadron de gendarmerie est un « interlocuteur pertinent » sur les questions de sécurité grâce à « son expérience professionnelle passée ». En plus d’un travail de proviseur une partie du temps, il doit intervenir sur les questions de sécurité « dans tous les lycées du nord-ouest de la Seine-Saint-Denis ».

Loin de rassurer, l’arrivée du super-gendarme a provoqué l’inquiétude, voire l’exaspération. Les enseignants en grève ont été rejoints par des parents et des habitants du quartier, ainsi que des élèves. Suspendue aux grilles du lycée, la banderole « Plus d’éducation, moins de répression » résume leur état d’esprit.

Quant aux enseignants, ils se sont mis en grève pour souligner que ce qu’ils réclament pour répondre aux besoins de leurs élèves, ce sont des moyens pour l’éducation. Ils ont d’ailleurs rappelé qu’en janvier dernier, alors que les incidents se multipliaient autour du lycée, il avait fallu une semaine de grève pour obtenir le maintien d’un poste provisoire d’assistant d’éducation.

Malgré toutes les promesses pour cette rentrée, alors que les effectifs ont considérablement augmenté, les enseignants n’ont pu que constater que les moyens accordés n’étaient pas à la hauteur. Plusieurs options n’ont pas pu être maintenues, de même que des dédoublements de classe qui permettaient de conserver des cours en effectifs réduits. De nombreux postes d’adultes ont également disparu, des secrétaires aux assistants d’éducation, en passant par les agents d’entretien, certains en contrats aidés. Et, moins il y a d’adultes dans un établissement, plus les conditions d’éducation se dégradent.

« C’est cette double violence que nous dénonçons : celle de l’environnement, mais aussi celle d’une institution qui ne donne pas à nos élèves les moyens de réussir », expliquait une enseignante. Pour exiger ces moyens et continuer à discuter de la situation avec les parents et les élèves, la grève se poursuivait mardi 6 novembre.

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