General Electric Belfort : inquiétudes après l’annonce de pertes07/11/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/11/P13_Debrayage_Alstom_en_2015_C_LO.jpg.420x236_q85_box-32%2C0%2C343%2C175_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Electric Belfort : inquiétudes après l’annonce de pertes

Les résultats annoncés par la direction de General Electric, à savoir une perte de 22,8 milliards de dollars pour le dernier trimestre découlant d’une dépréciation d’actifs, ont bien entendu confirmé l’inquiétude qui existe depuis des mois parmi les travailleurs de l’entreprise de Belfort.

Illustration - inquiétudes après l’annonce de pertes

D’autant qu’en même temps a été annoncée une scission de la partie Énergie, qui correspond aux ateliers et bureaux ex-Alstom rachetés par General Electric en 2015. Cette division Énergie serait, d’après la direction, responsable des pertes annoncées.

Au moment de la vente de la partie Énergie d’Alstom à General Electric, la direction de GE s’était engagée à créer 1 000 emplois net devant le ministre de l’Économie du gouvernement de François Hollande, un certain Emmanuel Macron.

Aujourd’hui, GE dit n’avoir créé que 300 emplois et renonce à son engagement d’en créer 1 000. Les 300 emplois créés, essentiellement à Belfort, sont en grande partie des réintégrations du personnel d’entreprises externalisées au sein de General Electric.

À Belfort et à Bourogne, petite ville à quelques kilomètres, c’est environ 4 500 personnes qui travaillent pour General Electric, que ce soit dans la partie Turbines gaz (à Belfort et à Bourogne) ou dans la partie Turbines vapeur ou Alternateurs, en particulier, à Belfort, des turbines à vapeur pour le nucléaire.

Depuis des mois, sous prétexte de baisse de charges, que ce soit à Turbines gaz ou à Turbines vapeur, on assiste au renvoi d’intérimaires ou de travailleurs précaires, à des changements d’horaires. Pendant ce temps, dans certains secteurs comme aux Ailettes à Bourogne, c’est au contraire la surcharge de travail qui domine.

Cette inquiétude s’était traduite en particulier début octobre par une grève d’une partie du personnel de l’usine de Belfort, pour demander de l’embauche dans les ateliers. Après deux jours de blocage des accès au site, un accord avait été conclu avec l’embauche de six travailleurs.

Lors de la reprise d’Alstom, GE s’était engagé à ne pas licencier à Belfort avant le 31 décembre 2018. Cette échéance arrive à terme et chacun s’attend à des annonces touchant à l’emploi dès janvier 2019.

Alstom, en 2004, avait déjà annoncé des résultats catastrophiques et déclaré être au bord de la faillite, avant d’engager un plan de licenciements tout en obtenant des aides de l’État. PSA avait fait de même avant d’engager la fermeture de PSA Aulnay. Les actionnaires en ont eu leur part, à raison de 8 milliards chaque année, quels que soient les résultats du groupe. Et même aujourd’hui, où paraît-il le groupe a perdu de l’argent, les actionnaires verront leur part augmenter.

Les travailleurs n’ont aucun moyen de savoir ce qui se cache derrière les manipulations comptables à l’origine de cette perte. Ils doivent pouvoir contrôler les comptes de l’entreprise, afin de savoir ce que les patrons font de l’argent qu’ils amassent grâce à leur travail et d’imposer qu’il serve, quoi qu’il arrive, à maintenir les emplois et les salaires.

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