Réforme de l’État : suppressions d’emplois et de services utiles31/10/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/10/P3_2018_05_22_Manif_Fonction_publique_23CLO_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C19%2C375%2C230_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme de l’État : suppressions d’emplois et de services utiles

Devant 15 ministres et 400 hauts cadres de l’État, le Premier ministre a annoncé les grandes lignes de son plan d’attaques contre les salariés du service public.

Illustration - suppressions d’emplois et  de services utiles

L’objectif est clair : supprimer 120 000 postes d’ici 2022, dont 50 000 dans la fonction publique d’État et 70 000 dans la fonction publique territoriale. Ce plan massif de suppressions de postes s’ajoute aux dizaines de milliers d’emplois qui vont disparaître avec la réduction drastique du nombre de contrats aidés.

Tous les secteurs seront touchés, le gouvernement demandant à chaque ministère de supprimer autant de postes que possible par différents biais : réduction de personnel, comme au ministère des Sports avec 1 600 suppressions de postes déjà annoncés ; disparition de services juridiques, administratifs et même d’académies entières à l’Éducation nationale ; suppression des accueils pour inscrire les enfants au collège, pour aider à remplir un dossier de demande de CMU ou de RSA, ou pour porter plainte. Tout devra désormais se faire par Internet, pour ceux qui y parviendront. L’exemple de la dématérialisation des demandes de cartes grises montre quel chaos cela peut entraîner pour les usagers.

Pour parvenir à son objectif, le gouvernement prévoit de traduire ces grandes orientations dans une loi au début de l’année 2019. Les fonctionnaires partant en retraite ne seront plus remplacés qu’au compte-gouttes, et le plus possible par des salariés en contrat précaire, qui représentent déjà près de 20 % du personnel de l’État. Pour accélérer les départs, la pression sur les salariés va encore s’accentuer : système d’évaluation et de mise en concurrence des services, formation professionnelle hors du temps de travail, incitation au départ en stage de reconversion, proposition de prime de départ, avec comme nouveauté le droit aux allocations chômage. L’État indique ainsi clairement où risquent de se retrouver bien des salariés qu’il veut mettre à la porte.

Concrètement, de nombreux services vont soit disparaître, soit être privatisés. Dans les régions, les déserts sans services publics vont s’étendre encore, parsemés de quelques rares guichets multi-services et polyvalents. Un porte-parole du ministère de l’Action et des Comptes publics est allé jusqu’à vanter comme solution d’avenir l’exemple d’un camping-car administratif faisant la tournée des marchés en zone rurale !

Le gouvernement veut donner à des entreprises privées la gestion de certains services, tels que le paiement des amendes ou l’informatique. Les patrons privés concernés ne le feront évidemment pas gratuitement. Ils se serviront au passage tout en aggravant les conditions de travail.

Sous prétexte de diminuer de 60 milliards les dépenses publiques, le gouvernement mène une offensive contre ses employés, et prive les usagers de nombreux services indispensables. Il est vrai qu’il agit dans la droite ligne de ses prédécesseurs.

L’État n’est pas seulement au service du patronat à qui il offre des ponts d’or. Mais il se comporte en plus en patron de choc contre ses salariés, au détriment des classes populaires.

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