Dans les entreprises

Ascoval – Saint-Saulve : Vallourec licencie, l’État complice

Vallourec est le leader mondial des tubes sans soudure, comme il s’en vante sur son site Internet. En 2017, ses actionnaires ont vendu l’aciérie de Saint-Saulve, à côté de Valenciennes, au groupe Ascoval, qui se déclare aujourd’hui en redressement judiciaire.

Vallourec licencie, l’État complice

L’État est directement impliqué : il détient 16 % de Vallourec, qui est lui-même encore propriétaire de 40 % du capital d’Ascoval.

Depuis 2015, le groupe Vallourec a reçu 600 millions d’euros de l’État, soi-disant pour maintenir le site et créer des emplois. Les actionnaires ont pris l’argent et veulent aujourd’hui fermer l’usine. Bien entendu, l’État et ses représentants, au niveau municipal ou régional, versent des larmes de crocodile, parlant d’injustice ou du savoir-faire qui sera perdu, mais jamais aucun contrôle n’a été imposé à Vallourec sur ces centaines de millions de cadeaux.

À plusieurs reprises, les ouvriers ont alerté la population par des tracts, et ils ont fait plusieurs jours de grève. Ils refusent de se laisser licencier sans rien dire, et luttent pour sauver les 281 emplois restants, ainsi que ceux induits de l’intérim et la sous-traitance, qui disparaîtront si le site ferme.

En invoquant des arguments techniques, Vallourec fait tout son possible pour que le site ne soit pas repris. En réalité, il ne veut pas qu’un éventuel repreneur devienne un concurrent potentiel.

Tous, actionnaires et État, jouent le même jeu en multipliant les réunions, en faisant traîner et en espérant user la combativité ouvrière par des rencontres, des consultations et autres tours de table à répétition. Mais les ouvriers ne sont pas dupes, et ils ont compris qu’aussi bien les actionnaires que l’État qui les sert voudraient les voir accepter en silence la fermeture.

Macron a annoncé qu’il viendrait les 7 et 8 novembre prochain dans le Nord. Les ouvriers d’Ascoval ont prévu de le recevoir !

Vallourec se cache derrière la baisse du prix du pétrole pour justifier la fermeture du site. Ses actionnaires peuvent largement payer, ils ont encaissé des milliards avant la crise. Des bénéfices produits par le travail de l’ensemble des ouvriers.

Ce n’est pas aux travailleurs de faire les frais des retournements de situation. Les actionnaires ont les moyens de prendre sur leurs réserves. Les travailleurs, eux, n’ont pas de réserve, et ont besoin de leur salaire tous les mois.

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