Anciens verriers de Givors : la justice refuse de voir l’amiante31/10/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/11/2622.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Anciens verriers de Givors : la justice refuse de voir l’amiante

Après un refus du ministre du Travail, puis du tribunal administratif, c’est maintenant la cour d’appel administrative qui a refusé de reconnaître l’ancienne verrerie de Givors comme site industriel amianté.

La demande en avait été faite en 2013 pour cette verrerie fermée en 2003. Depuis la fermeture, bien des anciens verriers sont tombés malades ou sont décédés : en 2015 plus de 270 déjà avaient été touchés, dont près de 150 étaient décédés, victimes de cancers, parfois même de plusieurs cancers. Les ex-verriers ont été exposés à de nombreux produits chimiques, comme l’arsenic, le cuivre, le plomb, la silice, des solvants et hydrocarbures, et à l’amiante.

Les maladies professionnelles ont été reconnues pour des cas individuels. L’ex-entreprise OI Manufacturing (qui avait succédé à BSN Glasspack) a été condamnée deux fois pour faute inexcusable. Chaque fois, le géant mondial fait traîner les choses en utilisant tous les recours possibles.

L’amiante était partout dans la verrerie pour protéger de la chaleur, certains travailleurs portant même des combinaisons en amiante. La reconnaissance de l’entreprise permettrait aux ex-verriers qui ne sont pas malades actuellement d’avoir un suivi médical et de partir en préretraite. Le cancer de l’amiante pouvant se déclarer bien après le moment de l’exposition, ils peuvent donc tomber malades à tout moment.

Or OI Manufacturing conteste la présence généralisée d’amiante. Et la cour administrative d’appel a jugé qu’elle manquait d’éléments pour accepter le classement.

Pendant des années, BSN et son successeur (leader mondial des emballages en verre) ont exposé les travailleurs à des produits dangereux en toute connaissance de cause, sans les en informer, et ils les ont laissés s’intoxiquer. Apparemment, l’évidence ne suffit pas aux juges. Mais les ex-verriers ne baissent pas les bras et poursuivent les actions individuelles en justice. Leur combat continue !

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