Violences conjugales : la mobilisation continue10/10/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/10/2619.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Violences conjugales : la mobilisation continue

Samedi 6 octobre, des manifestations pour dénoncer le manque de moyens dans la lutte contre les violences conjugales ont eu lieu dans plusieurs villes.

L’appel avait été lancé par la comédienne Muriel Robin qui, après avoir incarné Jacqueline Sauvage dans un téléfilm, s’est servie de sa notoriété pour appuyer les associations soutenant les femmes battues.

Début octobre, celles-ci ont lancé une pétition pour dénoncer le manque de moyens consacrés à la lutte contre les violences quotidiennes que subissent chaque année plus de 225 000 femmes en France, et qui se terminent parfois par des meurtres : tous les trois jours, en France, une femme meurt sous les coups de son conjoint. Les budgets sont en baisse dans plusieurs départements et les financements ponctuels annoncés récemment par Marlène Schiappa sont largement insuffisants : 120 000 euros pour développer le numéro d’écoute gratuit 3919, et 4 millions d’euros pour une campagne audiovisuelle. Mais rien n’est fait pour aider les associations à se développer ou encore ouvrir des foyers d’accueil.

Après la diffusion du téléfilm et le succès qu’il a connu, l’avocat général du procès de Jacqueline Sauvage a affirmé qu’il fallait faire confiance à la justice, « qui fonctionne ». Les femmes qui ont pris la parole dans les rassemblements ont témoigné d’une tout autre réalité. Livrées à elles-mêmes, parfois victimes du mépris des policiers leur suggérant qu’elles exagèrent pour gagner leur divorce, laissées sans ressources ni protection dans l’attente d’un procès qui tarde : celles qui trouvent le courage d’aller porter plainte affrontent un véritable parcours d’obstacles.

Les violences conjugales perdurent, car elles sont l’une des conséquences du sexisme qui règne encore largement dans la société. C’est parce que les femmes restent considérées comme des êtres inférieurs que certains hommes, dans tous les milieux sociaux, se permettent de les traiter comme leurs objets, de les violer et de les frapper. Les violences conjugales sont l’une des expressions des relations de pouvoir des hommes à l’égard des femmes, l’une des expressions de relations de domination qui structurent une société basée sur les inégalités sociales.

Ce sont les luttes des femmes et des hommes n’acceptant pas cette domination qui ont fait reculer le sexisme et les inégalités dans certains domaines. Imposer à l’État de dégager les moyens que réclament ceux qui luttent contre les violences conjugales fait partie de ce combat qui se poursuit. Un appel est d’ores et déjà lancé pour organiser une nouvelle marche le 24 novembre.

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