Toray – Ain : en grève contre les sanctions10/10/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/10/P13-2_Toray-8-10-2108_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toray – Ain : en grève contre les sanctions

Depuis le 4 octobre, une grève contre le licenciement d’un ouvrier accusé d’absences injustifiées a démarré à l’usine Toray de Saint-Maurice-de-Beynost, dans l’Ain.

Illustration - en grève contre les sanctions

Ce quatrième licenciement pour faute en quelques mois a été la goutte de trop, dans cette usine qui produit du film alimentaire. Commencée sous forme de débrayage dans un atelier, la grève s’est étendue. L’atelier Terphane s’est mis en grève complète le lendemain puis pendant le week-end. Lundi 8 octobre, un barbecue suivi d’une assemblée des grévistes a réuni une centaine de travailleurs. La direction ayant tenté de noyer leurs exigences au milieu des discussions annuelles sur les salaires, commencées au même moment, les grévistes ont voté pour affirmer qu’ils se battaient en premier lieu pour la réintégration de leur collègue.

Interpellés en passant devant le rassemblement, le nouveau directeur général et le DRH de l’usine ont pu voir directement la détermination des grévistes. Plusieurs ont exprimé leur révolte que ces directeurs osent priver un travailleur de son gagne-pain au moment où il connaît des difficultés personnelles. D’autres ont dit qu’ils trouvaient inadmissible que les ouvriers, qui passent des week-ends entiers et des jours fériés à l’usine avec les 5x8, soient remerciés de cette façon. « On est des travailleurs, pas des délinquants », a lancé l’un d’eux avant de dénoncer la multiplication des caméras de surveillance, les tests salivaires, les menaces et sanctions qui pleuvent.

Les ouvriers de Toray ne supportent plus le climat de surveillance permanente, les règlements infantilisants et inapplicables instaurés dans les ateliers par la direction et répercutés par une hiérarchie transformée en gendarmes. Beaucoup voient comment, un peu partout, les patrons sont à l’offensive et se croient tout permis. Comme l’ont dit certains grévistes, pour enrayer ces attaques, « il faut retrouver la solidarité ouvrière ».

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