Rendez-vous médicaux : des délais d’attente scandaleux10/10/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/10/2619.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rendez-vous médicaux : des délais d’attente scandaleux

Une étude du ministère de la Santé (DREES : direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) publiée le 8 octobre montre les difficultés pour obtenir un rendez-vous médical.

Pour un médecin généraliste, il faut compter en moyenne six jours d’attente, et trois semaines pour un pédiatre ou un radiologue. Pour un dermatologue, il faut attendre 61 jours et pour un ophtalmologue 80. Et, même si c’est une urgence, on ne verra un dermatologue qu’au bout de 34 jours en moyenne. Cette situation, déjà difficile, l’est encore plus dans les déserts médicaux. À Paris, on peut obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologue en 29 jours mais, dans les régions sous-médicalisées, cela peut aller jusqu’à 97 jours.

Cette situation constitue, après l’aspect financier, un des principaux freins à l’accès aux soins : une étude CSA publiée le 9 octobre indique que trois personnes sur dix affirment avoir déjà renoncé à se soigner. Elle ne risque pas de changer, malgré toutes les déclarations des ministres de la Santé, car aucun n’entend s’en prendre à cette médecine libérale dont la règle est que les médecins s’installent où ils veulent, et bien sûr en priorité dans les régions les plus riches. Quant au nombre des médecins, il est toujours régi par le numerus clausus, qui limite le nombre d’admis au concours d’entrée en seconde année de médecine. Alors qu’il faudrait former davantage de médecins, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, affirme qu’il y en a assez et qu’il suffit de mieux utiliser les moyens existants. Elle n’a pas encore osé dire qu’il suffisait de traverser la rue… pour trouver un médecin.

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