PCF : dans l’impasse, persiste et signe10/10/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/10/2619.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

PCF : dans l’impasse, persiste et signe

Quatre textes étaient soumis au vote des militants du Parti communiste français samedi 6 octobre. 62 % des adhérents du parti, soit 30 833 personnes ont participé au vote, et le texte proposé par la direction actuelle, celle du secrétaire national Pierre Laurent, s’est trouvé en minorité puisqu’il n’a recueilli que 38 % des suffrages. Un texte alternatif soutenu par André Chassaigne, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, s’est trouvé en tête avec 42 % des voix.

Les commentateurs et les responsables du PCF interrogés par les médias s’accordent pour voir un cataclysme dans la mise en minorité de la direction. C’est sans doute une nouveauté mais, si cataclysme il y a, il ne concernera que la répartition des postes au sommet du parti. Car, sur le plan des idées et des perspectives, rien ne distingue vraiment les deux textes réunissant 80 % des votants, ni d’ailleurs les deux autres.

L’un et l’autre font la liste des différentes formes et dénominations qu’a connues l’union de la gauche. Et chacun constate que ce fut une suite de déceptions, d’échecs et d’hémorragies militantes. La motion alternative de Chassaigne veut faire porter à la seule direction de Pierre Laurent la responsabilité de la dernière déroute : avoir fabriqué Mélenchon en s’effaçant derrière lui à deux reprises aux élections présidentielles, pour finir par se voir réduit par lui à la portion congrue aux élections législatives. Celles-ci ont vu en effet le plus mauvais résultat enregistré par le PCF depuis sa création, avec 2,72 % des votes exprimés. Il est probable que les militants, mécontents, ont voté moins pour Chassaigne que contre Laurent et surtout contre l’alliance avec Mélenchon.

Les quatre textes en présence sont faits de pages de considérations très semblables et portant sur tous les sujets. Ils parlent même de révolution, de lutte de classe et des travailleuses et des travailleurs. Mais au fond la véritable préoccupation qui transparaît est celle des alliances à conclure pour obtenir des places d’élus. Le PCF n’a pas varié d’une ligne là-dessus depuis 1965, son effacement devant Mitterrand et les débuts de l’Union de la gauche. Il est peut-être en train de mourir de cette tactique car il y a usé, démoralisé et saccagé des générations de militants ouvriers, mais il ne veut pas en avoir d’autre. Sur cette voie, quelle que soit la façon dont ses dirigeants tournent les phrases, il reste tout au plus quelques places à glaner ici et là, mais aucune amélioration à attendre qui puisse concerner les travailleurs, leur organisation et leurs conditions de vie.

Quant à l’espoir de changer le monde et d’aller vers le communisme, on ne l’a jamais trouvé au fond d’une urne.

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