Dans les entreprises

Hôpital Pinel – Amiens : 90 jours de contestation

Depuis plus de trois mois, à l’entrée de l’hôpital d’Amiens, les banderoles, stands et tentes abritent les grévistes par roulements, y compris la nuit. Le personnel en lutte a l’appui des syndicats et de parents de malades.

90 jours de contestation

Ils protestent contre la dégradation générale de leurs conditions de travail et en particulier les suppressions de postes qui s’enchaînent.

Deux infirmiers pour 26 patients : cela réduit leur rôle aux soins de première nécessité, excluant tout le volet relationnel de leur travail. D’autant plus que les suppressions d’effectif en cuisine, en lingerie et en logistique obligent le personnel soignant à se déplacer pour aller chercher les plats qui manquent ou vider les poubelles. Les patients mangent plus tard, certains jours les élèves-infirmières n’ont pas de repas. Une dizaine de médecins sont partis ou sur le départ, car ils estiment ne plus pouvoir soigner dignement dans ces conditions. Les hospitalisations sont retardées, les malades sont pris en charge dans un état plus grave.

La responsable de l’ARS (Agence régionale de santé) justifie cette situation et la fermeture de quatre services en disant que la prise en charge doit se faire de plus en plus en dehors de l’hôpital, en insérant les patients dans la société, sauf que les structures et le personnel correspondant n’existent pas ! Elle affirme que tout n’est qu’un problème d’organisation du travail.

Afin de pouvoir accueillir et prendre en charge correctement les patients, le personnel réclame la création de soixante postes de soignants, ainsi que des postes de personnel technique. L’ARS et la direction de l’établissement ont cédé seulement 17 postes, qui plus est en CDD.

Plusieurs dizaines d’hôpitaux psychiatriques sont en lutte, à un degré ou un autre, dans le pays. À Amiens, la lutte se poursuit, entre déplacements dans d’autres hôpitaux en lutte, rassemblements devant le siège de la direction locale et manifestations devant l’ARS. Et, malgré les premiers froids, le piquet tient bon nuit et jour.

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