Violence contre les femmes : des mesures sans moyens03/10/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/10/2618.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Violence contre les femmes : des mesures sans moyens

Chaque année, 123 femmes meurent sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Marlène Schiappa a annoncé ce lundi cinq nouvelles mesures pour « que les femmes (victimes de violence) partent avant qu’il ne soit trop tard », a-t-elle déclaré.

Elle a annoncé que quatre millions d’euros seront consacrés à financer une campagne de télévision en direction des témoins de violences contre les femmes, afin de les inciter à intervenir. Autre mesure, une subvention de 120 000 euros sera versée à la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) qui gère le 3919, le numéro d’appel gratuit pour les femmes ayant subi des agressions. « Pour pouvoir répondre à 100 % des appels », est-il expliqué, ce qui en dit long sur l’efficacité du dispositif jusqu’à aujourd’hui. Enfin, il est prévu la création de deux plateformes, l’une destinée au signalement en ligne pour faciliter les plaintes, l’autre permettant la localisation des hébergements disponibles.

Ces mesures étaient sans doute nécessaires, mais elles ne compensent pas les baisses de subventions décidées ces derniers mois par le gouvernement, avec de graves conséquences pour beaucoup d’associations qui viennent en aide aux femmes. Par exemple, à Lorient le centre d’accueil pour femmes victimes de violences conjugales ferme. D’autres sont menacés de fermeture, à Boulogne-Billancourt, Lille, Saint-Denis... La directrice de l’association Une femme un toit dénonce l’incertitude dans laquelle elle gère son centre d’hébergement car, dans deux ans, son enveloppe arrive à échéance et pour l’instant elle n’a aucune garantie de la part de l’État.

Quand Marlène Schiappa affirme : « L’État fait tout ce qui est en son pouvoir mais ne pourra pas tout, tout seul, il faut un réveil citoyen », c’est un mensonge et une façon, pour la ministre, de se dédouaner de ses responsabilités. Les proches des victimes n’ont pas attendu la ministre et ses leçons de morale pour être prêts à les héberger, à les écouter. C’est bien souvent au contraire l’entourage qui supplée aux défaillances de l’État, et cela aujourd’hui encore, malgré tous les discours gouvernementaux sur la prétendue priorité accordée à la lutte contre les violences faites aux femmes.

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