Casino : les actionnaires jouent à la roulette26/09/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/09/2617.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Casino : les actionnaires jouent à la roulette

Le PDG du groupe Casino a fait savoir qu’il envisage de fermer ou céder 20 de ses 110 hypermarchés Géant, jugés non rentables. Le cours en Bourse de l’action Casino a immédiatement remonté, mais aussi l’inquiétude, la stupeur et la colère parmi les salariés des hypermarchés visés.

Et l’inquiétude va bien au-delà des salariés des hypermarchés Casino. En effet, dans chaque centre commercial l’hypermarché constitue la cellule principale autour de laquelle des dizaines de magasins plus petits et aux activités multiples sont organisés en galerie. Si l’hypermarché, qui est la locomotive de l’ensemble, ferme, c’est tout le centre commercial qui ferme, multipliant les licenciements de salariés et les faillites de commerçants bien souvent indépendants. C’est donc une catastrophe qui s’annonce dans des villes ou des agglomérations déjà lourdement frappées par le chômage.

Mais de cela, les patrons de la grande distribution se moquent totalement. Leur objectif, même s’ils vendent des biens alimentaires, n’est pas d’assurer les besoins de la population mais d’assurer les dividendes les plus élevés à leurs actionnaires. Et chez Casino, le patron est aussi le principal actionnaire du groupe.

Jean-Charles Naouri, PDG du groupe Casino, possède 58 % des actions de la société Rallye qui détient elle-même, en tant que holding financière de contrôle, 51 % du groupe Casino qui comprend, outre Casino, les enseignes Franprix, Leader Price, Monoprix ainsi que le site de e-commerce C-discount.

Mais dans cette société capitaliste, il ne suffit pas d’être actionnaire majoritaire pour contrôler la situation. Car le groupe Casino croule sous les dettes. De plus de 7 milliards d’euros, il y a trois ans, il n’a pu réduire sa dette à 3,7 milliards aujourd’hui qu’en réduisant ses activités et en vendant ses magasins dans des pays où il était fortement implanté. Mais ces ventes n’ont pas eu l’effet escompté. Elles n’ont fait que déchaîner les fonds spéculatifs qui ciblent Casino depuis plusieurs années. Tous ensemble se sont mis à jouer le cours de l’action Casino à la baisse. C’est ainsi qu’elle est passée de 52 euros début 2018 à 27 en septembre. Elle est remontée depuis à 37, mais pour combien de temps ? Car l’objectif de ces fonds vautours est de faire chuter le cours le plus bas possible, pour racheter et revendre après à un certain niveau de remontée. Le groupe Casino, pour eux, c’est du casino et c’est un jeu à très gros risques.

Mais ce jeu à risques, c’est aux salariés des vingt hypermarchés Casino qu’ils le font payer avec des suppressions d’emplois programmées. Mais aussi à l’ensemble des travailleurs du groupe et au-delà en leur faisant courir le risque d’un effondrement généralisé de ses enseignes.

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