Enseignement en arabe, obscurantisme en français19/09/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/09/2616.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement en arabe, obscurantisme en français

L’extrême droite a fait feu de tout bois après les propos du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, sur BFM le 10 septembre, qui se disait favorable à « développer l’enseignement des langues, notamment l’arabe, à l’école ».

En fait, l’enseignement de l’arabe demeure un parent pauvre de l’Éducation nationale, même si d’une manière générale c’est l’enseignement des langues qui est de plus en plus négligé.

Dans le secondaire, en 2017, 40 000 élèves ont bénéficié de cours de chinois, et 11 000 élèves apprenaient l’arabe. Pourtant 80 000 suivent des cours d’arabe, laïcs ou non, en dehors de l’école. Si l’enseignement de cette langue a toujours été largement délaissé par l’Éducation nationale, les raisons de ce boycott sont politiques et sociales. Au lendemain de la guerre d’Algérie, le certificat d’aptitude en arabe était supprimé. Après un élan pour la langue arabe dans les années 1970 et l’ouverture de classes, une partie des cours furent supprimés dans les années 1980.

En 2017-2018, le ministère a encore supprimé 25 % des postes au Capes d’arabe (quatre postes étaient ouverts). Cela correspond à une politique générale. Des postes sont aussi supprimés que ce soit au Capes de chinois, d’allemand, d’anglais, d’espagnol (- 20 %) et plus encore en italien (- 32 %) et portugais (- 40 %). Pourtant l’enseignement des langues, que ce soit de la langue des parents pour des enfants d’immigrés ou une seconde langue, est un moyen d’apporter une richesse, une ouverture vers la culture nécessaire, en particulier aux enfants des classes populaires qui ont moins de possibilités d’en bénéficier.

La droite et l’extrême droite crient à « une arabisation de la France » pour Dupont-Aignan et guère mieux pour Les Républicains ou Le Pen. Elles crient pour rien. Avec un gouvernement qui annonce encore 1 800 suppressions de postes dans l’Éducation nationale, l’enseignement de l’arabe ou d’autres langues, y compris du français, pour les classes populaires, n’est pas près d’être à la hauteur des besoins.

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